Finalement, le « raz-de-marée bleu » du Parti populaire, n’a pas eu lieu. Grand vainqueur des Municipales et des Régionales du 28 mai dernier, le parti libéral et conservateur voit sa marche vers le palais présidentiel de la Moncloa freinée par une véritable « remontanta » du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Le parti de la rose, mené par le président du gouvernement sortant, et Sumar, coalition d’extrême gauche dirigée par l’ex-ministre Yolanda Díaz Pérez, ont solidement résisté – avec respectivement 122 et 31 sièges au Parlement.
Avec ce score, le PSOE et Sumar disposent d’une marge de manoeuvre non négligeable face au PP et son appendice d’extrême droite, VOX, qui ont remporté respectivement 136 sièges et 33 sièges, soit loin des 176 sièges requis pour la majorité absolue.
Une courte victoire qui n’arrangera pas le PP pour revenir aux affaires. « Le bloc rétrograde du Parti populaire et de Vox a été battu », a renchéri le chef des socialistes, Pedro Sanchez, dont la capacité de résistance a surpris le commun des observateurs.
L’Espagne dans l’incertitude
Fort de ce score honorable, le PSOE peut bloquer la formation d’un gouvernement de droite. Son rival, le PP, sait pertinemment que les clefs de la Moncloa sont encore aux mains de son rival, Pedro Sanchez, qui a plus d’un tour dans son sac pour lui barrer la route. D’où cet appel du conservateur Feijóo au PSOE pour ne pas bloquer la formation… d’un gouvernement de droite.
Un appel qui risque de ne pas trouver d’écho auprès des socialistes, qui rejettent le scénario d’une coalition PP-VOX, un parti extrémiste qui puise son discours dans l’héritage franquiste.
Maintenant, ni le PSOE avec Sumar, ni le PP avec Vox n’arriveraient à former un gouvernement et, vu les divergences politiques entre les deux blocs, rien ne présence une sortie du blocage où se retrouve l’Espagne aujourd’hui.