La période post-indépendance fut une période riche à tous les niveaux dans un Maroc où tout était à faire; le théâtre et les arts ne dérogeant pas à cette règle. En 1957, sous l’égide de la centrale syndicale l’UMT, le théâtre travailliste (ou ouvrier) fut fondé, dont la direction fut confiée à Tayeb Saddiki, fraîchement formé.
C’est donc la seconde troupe de théâtre professionnel marocain, après celle du théâtre marocain issue de la Maâmoura qui a vu éclore le talent du jeune directeur et metteur en scène.
Les bâtisses de théâtre étant quasi-inexistantes, la troupe se déplaçait souvent en plein air avec des spectacles organisés pour chaque corps de métier selon une formule du théâtre national populaire français de Jean Vilar, les soirées réservées.
Cette troupe que dirigea Saddiki pendant près de deux années présenta essentiellement des adaptations et vit la participation de comédiens de renom, Latifa Essakali, Naima Lemcherki, Chaïbia Ladraoui, Mohamed El Khalfi, Hassan Essakali, et bien d’autres.
Sur cette photo, les dirigeants nationalistes Abderrahim Bouabid (Union nationale des forces populaires, UNFP, ancêtre de l’USFP) et Mahjoub Benseddik (UMT) assistent tous sourires aux côtés de Tayeb Saddiki à une répétition d’une des pièces présentées… Nous ne pouvons savoir laquelle, peut-être est-ce la version marocaine du légataire universel, mais en tout cas leur legs est bien là.
