Par: Marco BARATTO*
L’Algérie est le plus grand pays du continent africain, avec une population divisée en divers groupes, dont certains avec des identités linguistiques et/ou culturelles spécifiques (pensez aux amazighs en Kabylie, aux Mozabites à Ghardaïa, aux Touaregs au sud du Sahara).
Dans les trois cas, la vision centralisatrice du pouvoir a conduit au mécontentement et aux révoltes. A partir du « Printemps noir », une série d’émeutes violentes et de manifestations politiques d’activistes kabyles, qui se sont heurtées à des mesures policières répressives et sont devenues un symbole puissant du mécontentement kabyle à l’égard du gouvernement national. Jusqu’à l’intolérance des populations touareg du sud algérien.
Malheureusement, ces événements découlent de la division coloniale de la nation, mais la Révolution algérienne est née sur les hypothèses de donner la liberté et de reconnaître la diversité. L’Italie aussi a compris que seules les grandes autonomies peuvent être une plus grande garantie de démocratie, en amorçant le processus d’autonomie différenciée et même plus tôt en accordant une autonomie spéciale à cinq régions en vertu de leurs particularités.
Si le gouvernement algérien voulait vraiment mettre en œuvre la révolution qui a conduit à l’indépendance de la nation, il devrait reconnaître les particularités de certaines régions.
En fait, accorder une large autonomie politique est le seul moyen d’éviter leur sécession. Poursuivre dans la logique centralisatrice ne conduit jamais à aucun objectif, au contraire, vouloir s’opposer aux demandes d’autonomie ne fait qu’augmenter le désir d’indépendance. Accorder à la Kabylie ou aux Touareg une plus grande indépendance permettrait de maintenir l’unité de la patrie, de faire croître les investissements car ces régions autonomes attireraient les capitaux et seraient le pont vers l’intérieur du pays. Persister dans la vision centralisatrice de l’État, c’est faire grandir l’indépendantisme et le sécessionnisme, mettre en place un fédéralisme social, culturel et économique sain, c’est sauver l’unité de la nation, démontrer le caractère démocratique des institutions et renforcer sa prestige.
*Politologue italien