La mise en garde de l’ONU est tombée ce mercredi 3 mai: le phénomène El Niño (courant côtier saisonnier chaud au large du Pérou et de l’Équateur mettant fin à la saison de pêche) serait de retour cette année et pourrait faire grimper les températures jusqu’à battre de nouveaux records de chaleur, prévient l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans une note d’alerte publiée aujourd’hui sur le site des Nations unies. Lecollimateur.ma reproduit in extenso le texte de cette alerte qui est à prendre très au sérieux.
« Le phénomène météorologique El Niño a de fortes probabilités de se former cette année et pourrait faire grimper les températures jusqu’à battre de nouveaux records de chaleur, dans un contexte de réchauffement climatique », a alerté mercredi une agence des Nations Unies.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a aussi relevé que dans de nombreuses régions du monde, ce phénomène aurait des effets inverses, sur les conditions météos, à ceux de l’épisode La Niña de longue durée.
El Niño est un phénomène climatique naturel généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres. L’OMM et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux suivront donc de près l’évolution de la situation.
El Niño est généralement associé à une augmentation des précipitations dans certaines régions du sud de l’Amérique du Sud, le sud des États-Unis, la Corne de l’Afrique et l’Asie centrale. En revanche, El Niño peut provoquer de graves sécheresses en Australie, en Indonésie et dans certaines zones du sud de l’Asie.
Nouvelle flambée des températures mondiales et des records de chaleur
El Niño s’est produit pour la dernière fois en 2018-2019 et a laissé la place à un épisode particulièrement long de La Niña, qui provoque les effets inverses, notamment une baisse des températures. En dépit de cet effet modérateur, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Sans La Niña, la situation de réchauffement aurait pu être pire.
Le rapport, établi avec les contributions de nombreux experts et centres météorologiques mondiaux, calcule à 80% la probabilité qu’un El Niño se manifeste entre juillet et septembre. Le risque est de 60 % pour la période de mai à juillet, et de 70% entre juin et août − des valeurs bien plus élevées que lors du précédent bulletin il y a deux mois.
A ce stade, il n’est pas possible de prédire l’intensité ou la durée du Niño qui se profile. Le dernier en date était considéré comme faible, mais celui d’avant, entre 2014 et 2016, était puissant et il a eu des conséquences désastreuses.
« Nous venons de connaître les huit années les plus chaudes jamais enregistrées, bien que l’épisode La Niña de ces trois dernières années ait freiné temporairement l’augmentation des températures mondiales. L’apparition d’un phénomène El Niño entraînera très probablement une nouvelle flambée des températures mondiales et augmentera le risque de battre des records de chaleur», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
Alertes précoces pour tous
Selon les rapports de l’OMM sur l’état du climat mondial, 2016 a été l’année la plus chaude jamais observée en raison d’un phénomène El Niño très puissant couplé au réchauffement d’origine humaine dû aux gaz à effet de serre. L’effet sur les températures mondiales se manifeste généralement l’année qui suit le développement du phénomène et, dans le cas présent, c’est en 2024 qu’il sera donc probablement le plus évident.
« Le monde devrait se préparer au développement d’El Niño, qui est souvent associé à une augmentation de la chaleur, de la sécheresse ou des précipitations dans différentes régions du monde. Il pourrait apporter un soulagement face à la sécheresse que subit la Corne de l’Afrique et à d’autres effets liés à La Niña, mais il pourrait aussi déclencher des phénomènes météorologiques et climatiques plus extrêmes. Cette situation appelle l’attention sur la nécessité de mettre en œuvre l’Initiative des Nations Unies en faveur d’alertes précoces pour tous, afin d’assurer la sécurité des personnes », a précisé M. Taalas.
Les phénomènes El Niño et La Niña sont des facteurs déterminants du système climatique de la Terre, mais ce ne sont pas les seuls.
Outre son Bulletin Info-Niño/Niña habituel, l’OMM publie désormais régulièrement un Bulletin saisonnier sur le climat, qui indique que des températures supérieures à la normale sont attendues dans toutes les zones terrestres de l’hémisphère Nord et de l’hémisphère Sud, sans exception ».