Pour prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes, Bank Al-Maghrib relève le taux directeur de 50 points de base

Le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), réuni mardi à Rabat, a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 3%.

« Pour prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix, le Conseil a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 3%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture économique et les pressions inflationnistes, tant au niveau national qu’international », indique BAM dans un communiqué publié à l’issue de la première réunion trimestrielle, au titre de l’année 2023.

Qu’est-ce que le taux directeur ?

Le taux directeur est le taux d’intérêt appliqué par la Banque Centrale à ses opérations de refinancement des banques commerciales. Chaque trimestre, le Conseil de Bank Al-Maghrib se réunit et décide de maintenir ce taux inchangé, de l’augmenter ou le baisser à un niveau déterminé en fonction de la situation économique et financière nationale et internationale présente et prévue.

Il s’agit du principal outil de politique monétaire. Il affecte le coût des ressources des banques à court terme et par conséquent les taux des prêts octroyés aux ménages et aux entreprises.

Ces taux impactent à leur tour les décisions de consommation, d’investissement ou d’épargne des acteurs économiques ce qui influence le niveau général de l’activité économique et l’inflation.

Si la Banque Centrale souhaite ralentir une inflation jugée trop élevée, celle-ci procède à une augmentation de son taux directeur, afin de rendre le coût des crédits bancaires plus cher.

Les ménages et les entreprises empruntent moins, donc consomment et investissent moins et l’activité ralentit, tout comme le rythme de hausse des prix.

Inversement, si la Banque Centrale estime que l’inflation est trop basse, elle diminue son taux directeur rendant le coût du crédit moins cher, ce qui donne aux ménages et aux entreprises la possibilité d’emprunter plus et par conséquent de consommer plus et d’investir davantage.

Ce mécanisme dynamise l’activité économique et favorise l’accélération du rythme de l’inflation.