Par Abdeddine HAMROUCH*
Le Congrès de l’Union des Ecrivains du Maroc devait se tenir en 2015, mais il n’a pu avoir lieu qu’en 2018, ce qui a prorogé de trois années supplémentaires le mandat du Bureau exécutif. Certains « arrangements » ont fait que le Congrès de Tanger (2018) soit ordinaire, même si le principe d’ »alternance dans la gestion des affaires » de l’Union n’a pas été respecté. Après, nous avons attendu qu’un congrès extraordinaire se tienne dans un délai d’une année au maximum (2019). Mais le congrès « promis » n’a finalement été annoncé que quatre ans plus tard, qui plus est à Laâyoune, avec tous les « risques » que cela impliquait pour notre chère province saharienne, symbole d’union et non de « division ».
Mais cette tentative a été avortée, à raison d’ailleurs. Car si ce congrès s’était tenu selon les « arrangements » que l’on sait, il n’aurait fait qu’aggraver la crise de légitimité dont l’UEM pâtit aujourd’hui.
Maintenant, personne ne sait combien de temps il faudrait pour la tenue dudit congrès, si le pouvoir de décision restait entre les mains du « président », qui use de tous les subterfuges pour garder, sine die, la main haute sur cette instance.
Le problème n’est pas tant la tenue du congrès, que les « arrangements » orchestrés dans les coulisses. Ce qui conforte mes dires, c’est le refus obstiné de tenir le congrès dans un endroit où les membres pourraient se déplacer en masse, pour faire barrage à tout « arrangement » pré-établi, et choisir librement celles et ceux qui prendront demain les commandes de l’Union.
On se demande donc pourquoi certains ont peur de tenir le congrès à Rabat, pour solder cette crise qui continue de secouer l’association des écrivains. A Rabat, la majorité des membres pourraient facilement assister et élire ce que bon leur semble.
Conscient de la nécessité de tenir le congrès dans les plus brefs délais, et surtout en dehors de tout arrangement, j’ai participé vendredi dernier à une réunion du Bureau exécutif de l’Union qui s’est tenue au siège du Syndicat national de la presse marocaine. Sept membres sur 11, soit la majorité, ont pris part à cette réunion. En attendant la réunion de la commission préparatoire du prochain congrès, pour trancher sur la date et le lieu de sa tenue, j’annonce à tout le monde ma décision de ne pas me présenter à l’élection du prochain bureau exécutif. Ce qui m’intéresse, c’est la tenue du congrès le plus tôt possible, en sorte qu’un nouveau bureau exécutif puisse prendre ses responsabilités, à l’abri des agendas « personnels » étriqués. Il y va de l’avenir, pour ne pas dire les jours d’une association qui, depuis sa création le 17 septembre 1960, a su préserver son autonomie et sa crédibilité.
*Vice-Président de l’Union des Ecrivains du Maroc