CARNETS DE VOYAGE. PÉRIPLE DE PAIX EN MÉDITERRANÉE. ACCUEIL HOMÉRIQUE EN LIBYE!!!

Le 1er juillet 2003, le bâtiment de guerre quitte le port tunisien: «Yasmina/Hammamet». Direction: La Libye. Les regards s’assombrissent à nouveau. «La Libye est sous embargo international», soupire Richard Martin, laissant planer à nouveau l’incertitude et les inquiétudes quant à un scénario Bis de la mésaventure vécue à Mostaganem et Alger.

Mais honni soit qui mal y pense! On a eu droit à un accueil des plus chaleureux en Libye. Alors que le «Constanta» mouillait vers Tripoli-Port, trois vedettes de la Marine libyenne, escortées de petites embarcations parées de drapeaux libyens, se portent à notre accueil au milieu d’une tempête de… coups de klaxons! A quai, une impressionnante foule, précédée de haut représentants des autorités civiles et militaires libyennes, s’impatientait…

A l’arrivée, les artificiers du «Constanta» livrent un beau de spectacle de pyromanie. Richard Martin, perché sur la tourelle de vigie, prononce un discours dans lequel il a exprimé, en son nom personnel et au nom de tous les pacifistes, «notre infaillible solidarité avec le peuple libyen en proie à un embargo injuste».

Ce témoignage de solidarité a été gratifié d’une salve d’applaudissements de la part de nos hôtes libyens, qui nous ont fait signe de les accompagner dans la salle d’honneur de Tripoli-Port où un gargantuesque banquet nous a été offert. Entre-temps, un florilège de belles pages de musique traditionnelle libyenne berçait l’ambiance.

On a vite senti à quel point les Libyens tenaient à notre escale. Soumis à un embargo international d’une cruauté sans faille, ils avaient besoin de soutien.

Au « Grand-Hôtel », situé à quelques encablures de Tripoli-Port, la fête a déjà commencé! Dans un décor haut en couleurs locales, un bataillon de serveurs forment une chaîne autour du buffet garni principalement des spécialités de la cuisine libyenne. Sur une estrade aménagée pour la circonstance, des musiciens font les balances. Le son froufroutant du violon et celui roucoulant du luth tranchaient avec le vacarme général.

Pendant ce temps, nos hôtes se livrent à un exercice inlassable de propagande en faveur du « guide » Mouammar Kadhafi, son pseudo-leadership en Afrique, l’exemplarité de la « démocratie libyenne », ses Congrès populaires, ses Comités révolutionnaires…

«En Libye, contrairement à la pseudo-démocratie américaine, il n’y a aucun obstacle à la liberté d’expression», crâne le conseiller d’un « vizir ». «Achaâb yhadraz bkol horya» (le peuple s’exprime en toute liberté!), insiste-t-il encore.

Au fait, le régime de Kadhafi surfait sur le sentiment anti-occidental pour entretenir ses jours. Il ne se lassait d’ailleurs pas de cultiver ce sentiment de haine envers « l’Empereur Libéralisme 1er », «le Grand Satan» américain!!!

Point de mire: l’ex-président démocrate Bill Clinton, dont la Navy venait de bombarder Tripoli et Benghazi depuis le large méditerranéen. Les traces du raid étaient encore perceptibles sur les façades de la résidence de Kadhafi…