COVID-19 ET RESPONSABILITÉ ARTISTIQUE

Encore une fois, je vais crier dans le désert. Cà, c’est moi et c’est plus fort que moi. Une remarque: À l’exception de quelques froufroutements par-ci et quelques anecdotes sans intérêt par-là, un silence assourdissant accompagne le confinement des artistes de théâtre, privés depuis deux mois de ce qui est leur raison d’être: la scène.

Certes, cette situation sévissait bien avant cette pandémie à cause du délaissement institutionnel et des dysfonctionnements qui s’en sont suivis, mais cette période de jachère n’aurait-elle pas été une opportunité pour les femmes et les hommes de théâtre (professionnels en exercice comme enseignants et étudiants de l’ISADAC) de s’adresser artistiquement à un public légendairement réfractaire au théâtre en vue de sa sensibilisation à l’art ?

Dramaturges, metteurs en scène, comédiens, techniciens (plusieurs d’entre eux sont en couple, ce qui élargit un peu plus le confinement individuel) auraient pu avoir un peu plus d’imagination (N’est-ce pas leur métier ?) et proposer chacun chez soi à travers réseaux sociaux et médias quelques moments de détente et de sensibilisation sous forme de capsules: lectures théâtralisées, création de saynètes, improvisations, capsules sur les métiers du théâtre, et que sais-je ?

Autant d’actions qui n’auraient pas manqué de participer à l’éducation artistique d’un large public au théâtre. Nous en avons vivement besoin.

Rendons néanmoins hommage à quelques lauréats qui nous gratifient de textes sur le théâtre Bousselham Daïf, Driss Roukhe, Hassan Hammouche, mais là c’est une autre affaire, j’y reviendrais.

Je sais. C’était au Ministère de tutelle de susciter l’intérêt chez une partie de la population des artistes malmenés et déconsidérés en lui fournissant des aides matérielles substantielles car c’est de ce côté-ci qu’ils souffrent.

Mais, quand même !