L’image parle d’elle-même. On y voit le président de la FIFA, Gianni Infantino, balayer un étrange individu, d’un regard interrogateur, gêné. Voire. Réprobateur. Le patron de l’instance dirigeante du football mondial était tellement obnubilé par la présence de cet individu mystérieux, qu’il semblait oublier celui qu’il a cru être le « président » de l’Algérie.
Mais qui est cet homme qui s’est « invité » à l’audience accordée, hier jeudi à Alger, par le président mal-élu A. Tebboune au président de la FIFA et à celui de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepé? Une silhouette emmitouflée dans un uniforme, des mains gantées de blanc, le visage inexpressif, les bras ballants et une tête tenant à peine sur ses épaules?
Vous l’avez certainement reconnu: Saïd Chengriha qui, à la faveur d’une énigmatique disparition de son prédécesseur Gaïd Salah (mort empoisonné, selon des sources algériennes) tout juste après l’investiture d’A. Tebboune, en tant que président le 19 décembre 2019, s’est imposé en tant que chef d’état-major de l’ANP, puis général de corps d’armée le 3 juillet 2020, avant de s’auto-arroger le titre inédit de « général d’armée ».
Celui qui est dépeint comme « un faucon anti-marocain », est à n’en point douter l’artisan du « coup » de la mise à l’index de la Sélection marocaine de football du CHAN-2023. Il ne se trouvait pas par hasard à la rencontre entre le patron de la FIFA et le « président » Tebboune, M. Infantino et son compagnon Motsepe avaient un autre but que celui d’assister à l’inauguration, quelle imposture!, d’un Stade baptisé du nom de « Nelson Mandela » à Alger. Selon l’opposant algérien Hicham Aboud, ex-Red’Chef de la revue « El Djeich » aujourd’hui exilé à Paris, M. Infantino aurait demandé au locataire du palais « El Mouradia » l’ouverture d’un couloir aérien direct entre l’aéroport Rabat-Salé et l’aéroport Mohamed Boudiaf (ironie du sort, mort de balles traitresses tirées du pistolet d’un ex-officier du renseignement militaire algérien). Une demande que Tebboune, toujours selon M. Aboud, aurait promis de satisfaire, affirmant que la Sélection marocaine aurait droit au même accueil que celui réservé aux autres équipes africaines participantes.
La folle soirée du jeudi 12 janvier 2023
Croyant le « président » sur parole, M. Infantino aurait informé la partie marocaine de ce qui n’était en vérité qu’une fausse promesse. Une « réunion de crise » est alors annoncée côté marocain, puis une dépêche AFP tombée tard dans la soirée de jeudi annonçant que « la Sélection marocaine de football allait, finalement, participer au Championnat d’Afrique des Nations ».
On apprendra le lendemain matin (vendredi 13 janvier) que la Sélection marocaine s’était pointée tôt à l’aéroport Rabat/Salé, d’où elle devait regagner Constantine à bord d’un avion spécial RAM. L’information s’est répandue comme une traînée de poudre. Au bout du suspense, il n’en fut rien. L’autorisation de survol de l’espace aérien algérien n’a pas pas été accordée à la Sélection nationale qui a dû finalement revenir sur ses pas, sous l’oeil médusé des journalistes accourus en masse couvrir son départ vers l’Algérie.
Incompréhension, colère, voire indignation à l’aéroport Rabat/Salé. Seule lueur dans la grisaille, l’arrivée des patrons de la FIFA et de la CAF pour le tirage au sort de la Coupe du Monde des Clubs, prévue le même vendredi à Rabat. Comme tout le monde, M.M Infantino et Motsepe ont appris la nouvelle à leurs dépens. Des tentatives de joindre la partie algérienne, et voilà: silence et motus bouche cousue! Les satrapes en treillis vert-kaki terrés au Club des Pins, cage dorée au coeur de l’Algérie, auront donné l’ordre de ne répondre à aucun appel en provenance du Maroc.
Tout bien considéré, un très sale coup algérien qu’on n’oubliera pas de sitôt. Mais il a le mérite de montrer à ceux qui doutent encore, le visage exécrable d’un régime moralement défaillant, champion toutes catégories de la politique politic(h)ienne!
On savait à quel point le Maroc fait peur aux Généraux Grabataires (G.G), mais de là à exclure une jeune sélection de joueurs marocains dont le seul « délit » est d’être double tenante du titre du CHAN, cela n’a pas d’explication. À part peut-être sur le divan d’un psychiatre.