Cyril Ramaphosa, le « PDG » de l’Afrique du sud dans de sales draps

Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, doit assumer sa pleine responsabilité en ce qui concerne les accusations criminelles portées contre lui dans l’affaire de la ferme « Phala Phala », a indiqué samedi l’ONG sud-africaine Corruption Watch (CW).

« Dans un pays en proie à des scandales de corruption qui ont érodé les institutions, vidé l’économie et affecté les prestations des services publics, les Sud-africains méritent des réponses », a déclaré le directeur exécutif de l’organisation, Karam Singh.

Il a également souligné que le fait que le président soit « accusé de violations aussi graves des lois du pays, constitue une nouvelle crise pour un État qui lutte déjà pour surmonter une multitude de défis, dont beaucoup sont liés à la corruption ».

Mercredi dernier, un panel indépendant mis en place par la présidente du Parlement, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a conclu dans un rapport que Ramaphosa doit répondre à de graves violations de la Constitution pour s’être exposé à un conflit d’intérêts, avoir effectué un travail rémunéré en dehors de ses fonctions officielles et avoir enfreint la loi sur la prévention des activités de corruption.

« Nous sommes à un point critique de notre démocratie, où l’État de droit qui tient tous les citoyens responsables doit prévaloir », a relevé M. Singh, ajoutant qu’il est impératif que le processus démocratique puisse prendre son cours et que personne ne soit autorisé à agir en toute impunité.

Rappelant que de nombreux responsables de l’exécutif ont été déjà tenus pour responsables dans des affaires de corruption, il a noté qu’il était extrêmement important que le Président, qui occupe la plus haute fonction du pays, soit tenu aux mêmes normes et processus que n’importe quel autre Sud-africain.

Par ailleurs, Corruption Watch a exhorté le Parlement et les autres institutions de contrôle des processus démocratiques, qui sont en possession de preuves, à traiter cette affaire rapidement et en priorité, dans le cadre de leur engagement envers le principe de reddition des comptes.

Depuis juin dernier, la pression montre sur Ramaphosa au sujet de la dissimulation d’un cambriolage survenu en 2020 dans l’une de ses fermes à gibier dans la province du Limpopo (nord-est), révélant la présence de 580.000 dollars en liquide cachés sous les coussins d’un canapé.

Alors que le Président prétend que ces sommes sont liées à la vente de vingt buffles à un homme d’affaire, la commission parlementaire a estimé que le chef de l’État « a pu commettre » des actes contraires à la loi et la Constitution, ouvrant la voie à une procédure de destitution qui pourrait être votée mardi au Parlement.