Il paraît que M. Mohamed Mehdi Bensaïd ne maîtrise pas bien ses dossiers, ou ne saisit pas parfaitement la portée politique du mandat pour lequel il a eu la confiance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lequel consiste à créer des équilibres entre les différentes sensibilités médiatiques. Oui, un ministre, ça sert à créer des équilibres, non pas des écarts entre les différents acteurs d’une même corporation !
Passons sur ce processus de « toto-isation » de la culture initié par monsieur le ministre, il est semé d’ « accidents de la circulation« . On va parler uniquement du secteur de la presse qui, faut-il l’occulter?, a été perverti par les « moul chkara« , au détriment des vrais journalistes professionnels dont le « délit », quel paradoxe!, est d’avoir le métier et non pas les moyens pour lancer ou entretenir leurs structures médiatiques, pour ne pas reprendre cette appellation biaisée servie à toutes les sauces d’ »entreprise de presse« .
Or, au lieu d’accompagner les structures naissantes qui ont le plus besoin de soutien public, monsieur le ministre serait en train de leur mettre les bâtons dans les jambes. Voire. Planifier leur MISE À MORT! C’est en tout cas ce qui ressort de sa sortie, mardi 25 octobre devant les Conseillers parlementaires, quand il a déclaré que son département mènerait « une réflexion concernant le passage de la subvention classique à la presse vers l’investissement et la création de pôles médiatiques ». Et comme pour faire passer la pilule, monsieur le ministre a sorti de sa housse, l’argument de « la défense des questions nationales », à leur tête la première cause nationale.
Non, monsieur le ministre, pour « défendre les questions nationales », on a besoin d’avoir le métier, la foi et la conviction… la défense des « questions nationales » ne se monnaie pas, on est patriote ou on ne l’est pas.
Libre à monsieur le ministre de financer qui il veut, les « entreprises de presse » qu’il veut, notre règle professionnelle de base est que le journaliste, le vrai, l’intègre, ne doit pas s’enrichir de son métier, sinon, il devient un marchand et c’est tout le mal qu’on puisse faire « au plus beau métier du monde ».
Recentrons le débat autour des vraies questions qui agitent ceux qui ont choisi de vivre de leur métier, devenu « au mieux » le métier des gens qui n’ont pas de métier, au pire, un tremplin pour des arrivistes dont le « tableau de chasse journalistique » est quasi-nul.
Bonne soirée!