La nouvelle a fait l’effet d’un séisme à Alger: le Prince héritier d’Arabie saoudite, Mohamed Ben Salmane, sera absent du 31è Sommet arabe prévu les 1er et 2 novembre.
Par souci de limiter les dégâts, la présidence algérienne s’est empressée de diffuser, via le réseau social Metavert, au lieu du canal habituel de l’agence de (p)resque (APS), un communiqué laconique et presque en temps réel, dans lequel elle fait état d’un « appel téléphonique reçu (hier samedi 22 octobre) par le président de la république de son frère, son Altesse, le Prince héritier et Premier ministre du royaume d’Arabie saoudite, lui exprimant son regret de ne pouvoir assister au Sommet arabe qui se tiendra à Alger le 1er novembre prochain ».
Motif officiel invoqué à cette absence rendue publique à une semaine de la tenue dudit sommet: « raisons de santé ». « Le Prince héritier s’est plié aux prescriptions de ses médecins qui lui ont conseillé d’éviter de voyager », indique le communiqué de la présidence algérienne. Et d’ajouter: « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa compréhension de cette situation ainsi que son regret quant à l’impossibilité de la présence de son Altesse royale, le Prince héritier, Mohamed Ben Salmane et lui souhaite un rétablissement rapide et espère voir l’Arabie saoudite présente parmi nous dans toutes les circonstances ».
Les raisons cachées du boycott saoudien
La réponse du palais El Mouradia, caisse de résonance de l’état-major de l’armée algérienne, est « diplomatiquement correcte » mais cache de manière à peine voilée la panique qui gagne le « Titanic Algérie », qui n’a jamais été si loin du naufrage.
Mais passons, car la présidence algérienne oublie juste de rappeler qu’en juillet 2022, Mohamed Ben Salmane a déjà annulé une première visite en Algérie sans aucune explication officielle.
Sans prétendre d’être dans le secret des dieux, l’absence de MBS au Sommet d’Alger n’est pas due qu’à « ennuis » de santé. Elle dénote plutôt une DÉFIANCE quant aux sombres visées du régime des caporaux finissant, dont les liaisons avérées et dangereuses avec les Mollahs iraniens n’est d’ailleurs plus à démontrer. Riyad est évidemment consciente des stratagèmes inavoués de l’axe du mal, elle ne veut pas donner un chèque un blanc à la junte, qui cherche désespérément à se redonner un vernis de légitimité au détriment de son peuple et surtout de l’unité arabe déjà mise à mal par le travail de sape des Mollahs qui, après avoir semé le chaos au Liban, Yémen, Syrie, Irak, etc, mettent le curseur sur l’Afrique du Nord, mettant à profit le soutien d’Alger pour tenter de déstabiliser le Maroc.
Reste à savoir maintenant si le boycott saoudien n’entraînera pas dans son sillage d’autres poids lourds du monde arabe, notamment l’Égypte d’Abdelfettah al-Sissi, pour ne pas parler du Royaume du Maroc, dont une éventuelle absence sera à coup sûr fatal au Sommet d’Alger.
Une éventuelle absence du Roi Mohammed VI à un sommet arabe, qui plus est se tenant au Maghreb, sera fatale à la junte, même si cette dernière ne cache pas sa crainte que le Maroc ne « ravisse la vedette » à une Algérie aux abois.