Le Président angolais João Manuel Gonçalves Lourenço, qui a été réélu jeudi pour un second mandat suite aux élections très disputées du 24 août dernier, devrait perpétuer la tradition politique du Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), parti au pouvoir depuis l’indépendance.
À 68 ans, l’ancien général et ministre de la Défense s’était présenté aux élections générales en tant que candidat de la continuité, emboitant le pas à ses prédécesseurs Agostinho Neto (1975–1979) et Jose Eduardo dos Santos (1979-2017).
Depuis ses premières années au sein de cette formation politique, M. Lourenço a fait preuve d’une loyauté sans faille au parti et ses leaders, sans pour autant cacher son appétit de pouvoir.
Né en 1954 dans la ville portuaire de Lobito (ouest), M. Lourenço a grandi dans une famille très engagée politiquement. Son père, infirmier, a purgé trois ans de prison pour activité politique illégale alors que le pays était sous la domination portugaise.
Après avoir fait ses études primaires et secondaires dans la province de Bié, puis dans la capitale Luanda, il a rejoint en 1978 l’ex-Union soviétique où il a suivi pendant quatre ans un cursus d’histoire tout en recevant une formation militaire.
De retour dans son pays, M. Lourenço s’engage dans la lutte pour la libération de l’Angola en 1974, après la chute de la dictature et prend part aux combats qui conduiront un an plus tard à l’indépendance.
Fidèle de la première heure au pouvoir en place, il a gravi un à un tous les échelons politiques de son parti. Il a intégré le Comité central du MPLA dès 1985, devient membre de son Bureau politique dès 1990, puis président de son groupe parlementaire et ensuite vice-président de l’Assemblée nationale.
En 1984, il est nommé gouverneur de la province de Moxico (est), entamant son ascension dans les arcanes du pouvoir. Dès les années 1990, il avait laissé entrevoir ses prétentions de diriger le pays lorsque l’ex-Président dos Santos avait suggéré qu’il comptait se retirer.
Mais ce n’est qu’en 2014 que le général Lourenço sort véritablement de l’ombre, lorsqu’il accède au poste de ministre de la Défense par décret Présidentiel. Sa nomination à la vice-présidence du MPLA en août 2017 le fait, par ailleurs, entrer dans le cercle étroit du pouvoir.
Après avoir largement remporté les dernières élections générales, M. Lourenço a été critiqué par l’opposition pour son incapacité à sortir l’économie du marasme et à assurer une bonne distribution des richesses engendrées par les recettes pétrolières pour réduire les inégalités dans le pays.
Marié à l’ancienne ministre du Plan et représentante de l’Angola auprès de la Banque mondiale, Ana Dias Lourenço, le chef d’État sortant parle portugais, anglais, russe et espagnol, selon sa biographie officielle.