La ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a effectué une visite de terrain, lundi à Tanger, pour s’enquérir de l’état d’avancement du projet de la ville nouvelle de Chrafate.
Cette visite a été l’occasion pour la ministre, qui était accompagnée du Wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Mohamed Mhidia, du gouverneur de la province de Fahs-Anjra, Abdelkhalek Marzouki, et du président du directoire du Groupe Al Omrane, Badre Kanouni, de prendre connaissance de l’état d’avancement de ce projet urbain, lancé par SM le Roi Mohammed VI, et qui constitue l’un des quatre projets que compte le programme gouvernemental des villes nouvelles, et dont la réalisation a été confiée au Groupe Al Omrane.
Véritable carrefour urbain, la ville de Chrafate, située à 18 Km de Tanger, à l’intersection des grands axes du Nord, s’étend sur près de 770 hectares. Elle devrait accueillir à terme environ 150.000 habitants et plus de 30.000 logements.
Dans une déclaration à la presse à cette occasion, la ministre a souligné que sa visite à la ville nouvelle de Charafate, lancée par SM le Roi Mohammed VI en 2009 et destinée à accueillir 150.000 habitants, vise à donner une nouvelle impulsion à ce site.
« L’intérêt de cette ville est qu’elle se situe à proximité des zones industrielles, dont celle de Tanger Automotive City (TAC), qui a démontré la capacité du Maroc à s’industrialiser et qui compte actuellement plus de 14.000 employés que nous espérons voir un jour habiter dans cette ville », a-t-elle relevé, ajoutant « outre cette complémentarité entre Chrafate et l’industrialisation de la zone, nous souhaitons que cette ville devienne une éco-cité ».
Après avoir noté que 40% de la superficie du projet sera dédiée aux espaces verts, la ministre a insisté sur l’importance de la mise en place d’équipements publics pour accompagner la dynamique urbaine et garantir des conditions de vie meilleures aux citoyens.
Pour sa part, M. Kanouni a indiqué que cette visite revêt une grande importance et démontre l’appui des autorités locales et du gouvernement à ce projet royal d’envergure, qui vise à accompagner toute la dynamique industrielle et la création d’emplois autour de la TAC et de Tanger Tech.
Il a précisé que la ville verte de Chrafate nécessitera des investissements de 24 milliards de dirhams (MMDH), dont 1,4 MMDH est déjà engagé, ajoutant « nous attendons dans les semaines à venir l’arrivée des premiers habitants ».
Fruit d’une politique volontariste de l’Etat, la ville de Chrafate bénéficie d’un portage et d’une mobilisation institutionnels tant de la part du ministère l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, que des autorités régionales et provinciales. Une approche participative qui entre dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée pour une relance économique territorialisée. En effet, cet intérêt et ce soutien particuliers, appuyés par une volonté de relance permettront de donner un nouvel élan aux efforts déployés, notamment avec la dynamisation et la valorisation de la ville, son intégration dans le cadre du développement de la région, en répondant à la demande en logement de tout le bassin, ainsi que le renforcement de l’attractivité de la ville vis-à-vis des investisseurs et des citoyens dans le respect d’une mixité et d’une équité sociales.
La relance de la ville de Chrafate, en tant que nouvel espace urbain, vise également la prise en considération de la cohésion et de l’intégration harmonieuse de ses composantes urbaines, à travers l’optimisation du tracé de la voirie et le choix des typologies urbaines dans le respect des caractéristiques topographiques du site. S’y ajoutent également la mise en œuvre d’un aménagement bien articulé et d’une bonne liaison avec les territoires environnants accueillant de grands projets économiques, la mise en place d’une bonne gouvernance et gestion de la ville nouvelle, ainsi que la maîtrise du développement futur dans son environnement immédiat.
Ce projet structurant vise à renforcer l’armature urbaine du pays par la création de relais de croissance à proximité des grandes villes et à accompagner la dynamique d’industrialisation de la zone, dont l’objectif de création d’emplois est ambitieux, soit 16.000 emplois pour Renault, plus de 15.000 pour TMSA et 100.000 emplois prévus à l’horizon 2027 pour Tanger Tech.
En confiant la mise en œuvre de ce grand projet urbain au Groupe Al Omrane, l’Etat à travers le ministère de l’Aménagement du territoire national vise à mettre à profit l’expertise d’aménageur public acquise par le Groupe en la matière. En effet, la Société Al Omrane Tanger-Tétouan-Al Hoceima a démarré l’aménagement de la ville en tenant compte d’un phasage bien précis. La 1ère phase se compose de 11 tranches qui comprennent la réalisation de 05 lotissements et de 02 opérations de construction. Le groupe intervient directement dans la partie habitat, à travers une offre dédiée à la réalisation de certaines constructions ou indirectement en privilégiant le partenariat public-privé.
Al Omrane mettra, dans ce cadre à la disposition des promoteurs privés, des ilots de superficies variables, en vue de renforcer l’offre en habitat.
Le projet englobe également la programmation de 10 équipements, dont un bâtiment administratif réalisé par Al Omrane, une école primaire fonctionnelle, un institut de formation pour les métiers du transport et logistique.
Il prévoit également la réalisation de la voie d’accès Sud qui est en cours de travaux, qui s’ajoutera à la voie d’accès Nord sur 4 Km avec une emprise de 25 m extensible à 50 m qui permet l’accès à la ville, ainsi qu’un centre de secours de la Protection civile.
Il est à noter que les villes nouvelles ont pour objectif de rééquilibrer l’armature urbaine en proposant une offre d’habitat diversifié et un cadre de vie aux nouveaux arrivants. Ainsi, la ville de Chrafate se présente comme un modèle urbain novateur, inclusif et Eco-responsable, qui s’inscrit dans une logique de développement durable en intégrant à la fois les énergies propres et renouvelables.
D’une part, la ville ambitionne de se doter d’un réseau de transport dans l’optique de favoriser l’accessibilité, et d’autre part, la volonté première d’aménagement vise à une cohabitation équitable entre nature et bâti pour le confort de tous.
Cette visite, qui s’est déroulée en présence également d’élus locaux et des présidents du Conseil provincial de Fahs-Anjra et de la Commune de Jouamaa, s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour la relance de l’investissement et la redynamisation des villes nouvelles.