ES: AFAJDAR Anouar (MAP)
De premier abord, il serait très évident de constater une certaine suprématie du Maroc sur le Malawi. En se référant aussi bien à l’historique des confrontations entre les deux sélections ou tout simplement à leur parcours dans cette CAN-2021, le constat semble bien logique. Mais, sémiotiquement parlant, les Malawiens ont choisi le surnom « Flammes » non pas pour une raison fortuite, mais parce qu’ils se sentent capables de « brûler » à un moment où l’on s’y attendait guère.
Garder un œil sur 2017 et 2019.
Cruel destin que celui du Maroc lors de ces deux éditions. Malgré une nette domination des Lions de l’Atlas lors des deux rencontres du deuxième tour, ils ont subi la loi du pragmatisme footballistique. Ils avaient quitté la compétition face à l’Egypte après un « court-circuit » électrique de « Kahrabaa » en 2017. En 2019, ils ont dit adieu à la CAN après une séance de tirs au but face au Bénin. C’est pour ainsi dire que dominer n’est pas toujours gagner.
Un premier tour bouclé sans défaite: Ô que c’est bien important ! Au terme d’un magnifique Maroc-Gabon et d’une soirée à grand spectacle et maints rebondissements, le Maroc s’est offert la première place du groupe C, devant les Panthères. Cette rencontre plus précisément, sans enjeu pour la qualification, a été d’une importance sans égal pour les Lions de l’Atlas. En effet, Hakimi et compagnie se sont trouvés et retrouvés pour la première fois dans la situation « courir derrière le score ». Et la bonne nouvelle, c’est qu’ils se sont montrés capables de réagir à chaque fois où ils ont été menés.
Des changements décisifs Alignant une formation largement remaniée face au Gabon, le sélectionneur national avait déclaré en conférence de presse d’après-match qu’il avait « pris un risque et qu’il assume ». Ce discours aurait été tout autre si le Franco-bosniaque n’avait pas mis les joueurs qu’il faut au bon moment.
Après l’entrée en jeu de Boufal, en l’occurrence, en deuxième période, les Panthères du Gabon se sont vus contraints de se regrouper dans leur camp pour repousser les vagues offensives marocaines. Ce même Boufal avait égalisé pour le Maroc d’un penalty qu’il a lui même obtenu et bouleversé le cours d’une rencontre qui allait tourner en faveur des Gabonais.
Les coups de pieds arrêtés… Faisons confiance à Hakimi
Il est tellement sûr de lui, qu’il a placé le ballon dans « l’ongle du diable ». Personne n’aurait cru que le joueur du PSG allait tirer ce coup-franc « droit au but ». Toutefois, les Lions de l’Atlas s’étaient procurés une multitude de coups de pieds arrêtés pareils et ils ont tous fini, soit dans les mains du gardien, soit dans un endroit autre que celui où le ballon devait atterrir.
Les Malawiens… Ce sont des tacticiens
C’est la première fois que les Flammes emmenées par Mario Marinică parviennent à sortir de la phase de groupes. Le défi majeur pour elles sera donc assurément d’aller le plus loin possible. En accrochant le Sénégal (0-0), plusieurs sont ceux qui ont pointé du doigt le fond de jeu des Lions de la Teranga qui reste toujours aussi inquiétant. Mais rares sont ceux qui ont mis en relief la discipline tactique des Flammes. Cette équipe aura envie de compliquer la tâche aux Lions de l’Atlas mais c’est à eux de faire la différence à travers le système tactique adéquat, avec le talent et la créativité des joueurs. Aujourd’hui, il n’y a plus de match facile.