Le conseil national de l’USFP s’est réuni, samedi dernier, pour examiner les projets de résolution de la commission préparatoire du 11ème congrès du parti qui aura lieu les 28, 29 et 30 janvier à Bouznika. Un congrès qui pourrait se transformer en une bataille rangée entre les partisans du premier secrétaire du parti, Driss Lachgar, et ses détracteurs.
Les deux antagonistes ont commencé, déjà, à aiguiser leurs armes soit en soutenant la candidature de Lachgar soit en créant un courant opposé dit « Ouled Chaab » dirigé par le candidat Moumer Ziraoui. Si officiellement Lachgar a annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, ses soutiens font tout pour changer le règlement interne qui lui permet d’être présent sur le starting-block.
Le patron du parti avait été, pourtant, très catégorique sur ce sujet lors d’une conférence de presse qu’il avait tenue après que le chef du gouvernement avait exclu l’USFP de la majorité gouvernementale: « J’ai toujours défendu, dans plusieurs étapes de mon parcours, l’idée que les responsabilités des dirigeants socialistes ne doivent pas dépasser deux mandats. Du coup, j’annonce, dès maintenant, que je ne serais pas candidat au poste du premier secrétaire de l’USFP » (voir vidéo ci-dessous de notre confrère Le Matin).
Le fait même qu’il annonce, avec un ton solennel, qu’il ne sera pas candidat alors qu’il sait pertinemment que le règlement le lui interdit démontre que cette idée avait effleuré son esprit. Une idée qui se concrétise, aujourd’hui, chez ses partisans qui auraient soumis une proposition à la commission préparatoire pour que les textes soient adaptés à Driss Lachgar et non pas le contraire.
Ils justifient leur proposition par le fait qu’au cours de sa présidence, le patron de l’USFP a réussi à doubler, ou presque, le nombre des sièges du parti dans la chambre des représentants et à placer plusieurs militants dans des postes au sein des institutions de l’État. Des arguments que les opposants rejettent en affirmant, non sans un brin d’ironie, que les socialistes jubilent aujourd’hui pour 35 sièges alors que le parti avait raflé la mise, à maintes reprises, à ses concurrents.
L’ancien membre du bureau politique, Ahmed Reda Chami, s’est lui aussi étonné de cette autosatisfaction inappropriée en rappelant que le parti a tout perdu dans les régions et les grandes villes. Autant dire que ce sont ces deux conceptions de l’état de santé politique de l’USFP qui vont s’affronter lors du congrès qui pourrait se tenir, en partie, à distance.
Une éventualité qui risque de provoquer un tollé général au sein des opposants qui pourraient la considérer comme une tentative de fuir le débat politique direct et de réduire la marge de manœuvre des candidats Hasna Abouzaid, Abdelakrim Benatik, Mohamed Boubkri et Moumer Ziraoui.