Nucléaire: les propositions iraniennes ne « constituent pas une base raisonnable » pour sauver l’accord, selon Paris

La France a jugé mardi que les propositions formulées par le nouvel exécutif iranien ne constituaient « pas une base raisonnable » pour sauver l’accord censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.

« Les propositions présentées par l’Iran la semaine dernière ne constituent pas une base raisonnable et compatible avec l’objectif d’une conclusion rapide dans le respect des intérêts de tous », a déclaré la porte-parole de la diplomatie française, qui réagissait à la rencontre à Vienne pour des négociations sur le nucléaire iranien.

« Le temps presse car l’Iran poursuit son programme nucléaire sur une trajectoire extrêmement préoccupante », a insisté la porte-parole qui a déploré que « cinq mois et demi après que l’Iran a interrompu les négociations, elles n’ont toujours pas réellement repris ».

« Le 1er décembre encore, l’Agence internationale de l’Énergie atomique a rapporté que l’Iran avait engagé un effort pour produire deux fois plus de matières nucléaires enrichies à 20% et continue d’enrichir de l’uranium à 60% », a indiqué la porte-parole.

Les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien ont redémarré le 29 novembre après cinq mois d’interruption mais sont de nouveau en pause depuis vendredi, les pays encore parties au pacte ayant demandé du temps pour étudier les propositions iraniennes.

« Notre objectif reste la conclusion rapide d’un accord sur le retour des États-Unis au Plan d’Action Global Commun (JCPOA) et de l’Iran à ses engagements au titre de cet accord », a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay qui a indiqué que les discussions doivent reprendre « rapidement », appelant à fixer une date « dès cette semaine ».

Conclu en 2015 entre Téhéran et des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), l’accord est moribond depuis le retrait unilatéral du pacte des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement de sanctions, poussant en riposte Téhéran à se détacher de la plupart de ses engagements.

L’accord offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions qui lui ont été imposées en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.