Les activistes marocaines, et elles ne sont pas les seules, n’ont pas attendu les tractations pour la formation du prochain gouvernement pour revenir à la charge. Nombreuses, en effet, sont les ONG qui appellent à une « vraie présence » de la gent féminine dans la prochaine équipe gouvernementale. Et ce, en rappelant aux partis politiques leurs engagements respectifs et le référentiel constitutionnel matérialisé par l’Article 19 de la Loi Fondamentale.
Les promoteurs de Parité Maintenant savent très bien qu’il s’agit d’un horizon, mais ils pressent les acteurs politiques pour donner des signaux forts que les engagements exprimés par les uns et les autres sortent de l’état embryonnaire de promesses sans lendemain.
Maintenant que la prochaine majorité se précise, plus ou moins, il y a des voix qui s’élèvent demandant des précisions. Les « Paritaires » donnent de la voix. Nos Femmes, et pas uniquement parce qu’il s’agit d’un combat sociétal, s’interrogent et exigent du concret.
Pour la Chambre des députés, on aura plus de 90 députées. On avance. Les femmes élues sur les territoires, là encore, on progresse. Bon an, mal an.
Sauf que, parce que mais il y a, on en sort avec des femmes quatrième ou plus vice-présidentes. Ce n’est pas mal, mais ce n’est pas assez. Elles ne sont dans la sphère de décision que quand les hommes ne sont pas disponibles, à ce qu’il paraît.
Encore que la décision première revient aux Hommes au masculin. Alors qu’une femme est un Homme comme tous les êtres humains, il va falloir se battre, encore et toujours, comme pour Alexandrie du regretté Youssef Chahine, pour avancer davantage dans ce chapitre.
Parité Maintenant ne serait pas pour 2021, mais la moitié de la société marocaine a tous les droits d’être dans la sphère de la décision.
Bien évidemment, on ne peut qu’applaudir quand on voit trois femmes à la tête des Conseils de trois grandes villes du pays. Mais, on est en droit d’être déçus quand on se rend compte que dans les différents bureaux de plusieurs entités territoriales, la gent féminine ne serait qu’un simple faire-valoir. Un chiffre noyé dans une liste « masculinisée » à outrance. On a comme l’impression que ce n’est qu’une manière détournée de signifier: « Vous avez dit ‘femmes dans les bureaux’, voilà nous répondons positifs ».
Maintenant, l’on s’attendrait à ce que l’architecture du prochain Exécutif en finisse avec la présence des femmes juste pour la forme. Question de rompre avec cette séquence où on les « emballait » dans l’habit de Secrétaires d’État sans de réelles prérogatives.
Or, ce ne sont pas les profils de femmes qui manquent dans le pays.
Il revient, dès lors, aux directions des partis devant constituer la majorité en devenir d’être conséquentes et traduire leurs engagements, sur ce rayon comme sur d’autres, en les actant.
Car, en définitive, les actes parlent mieux que les discours !