Sortis renforcés lors du premier tour des élections régionales, droite et gauche ont confirmé leur retour sur la scène politique en France au vu des résultats engrangés au second tour, leur regard fixé sur la présidentielle.
Les électeurs français étaient appelés aux urnes dimanche pour le second tour des élections régionales et départementales.
Tout comme le premier tour, la seconde manche des régionales a été marquée par une forte abstention (entre 64,3% et 65,5%), selon les estimations de plusieurs instituts de sondage.
Mais si les Français ont boudé les urnes, ils ont accordé leur confiance aux partis dits traditionnels : Les Républicains (LR-droite) et le Parti socialiste (PS-gauche), à l’ancrage territorial bien avéré.
Ainsi, la droite a réussi à maintenir son avance lors du second tour, selon les premières estimations qui sont venues confirmer les tendances observées lors du premier tour.
Avec 38% des voix à l’échelle nationale, Les Républicains (LR) et leurs alliés apparaissent désormais comme la première force politique à un an de la présidentielle.
La gauche, avec 34,5% des suffrages, a résisté en se maintenant dans les cinq régions où elle avait des présidents élus (Occitanie, Bretagne, Centre-Val de Loire, Bourgogne-France-Comté et Nouvelle-Aquitaine), et en remportant une seule victoire à La Réunion.
Donné comme favori par différents sondages, le Rassemblement national qui avait essuyé un revers lors du premier tour récidive au second. N’obtenant que 20,5% des suffrages, le parti d’Extrême droite a été incapable de remporter la seule région pour laquelle il avait une chance, celle de Provence-Alpes Côte d’Azur (Paca, sud-est), qui reste à la droite traditionnelle (Les Républicains, LR).
Enfin, la majorité présidentielle ferme la marche avec à peine 7%, ne remportant, elle non plus, aucune région, toujours selon les premières estimations. Ce piètre résultat après celui des municipales de 2020, vient confirmer, de l’avis des observateurs, le manque d’ancrage local dont souffre le parti présidentiel LREM (La République en Marche).
Ce dimanche, les électeurs français ont finalement renouvelé leur confiance pour six années supplémentaires aux présidents déjà installés à la tête des régions depuis 2015.
C’est le cas en Ile-de-France où la présidente sortante Valérie Pécresse (ex-LR, Libres!) l’emporte largement devant la liste d’union de la gauche portée par l’écologiste Julien Bayou.
Manque d’intérêt ou défiance envers la politique, défaut d’information sur le terrain, indisponibilité… Plusieurs arguments ont été avancés pour expliquer le taux élevé d’abstention pour le scrutin régional et départemental. Selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour plusieurs médias français, publié dimanche, l’abstention au second tour s’explique avant tout par une défiance envers la politique et un désintérêt pour le scrutin. Les abstentionnistes entendaient manifester « leur mécontentement à l’égard des hommes politiques en général », quand d’autres affirmaient qu’ »aucune liste ou aucun candidat » ne leur plaisait, ou qu’ils ne les connaissaient pas.
Dans d’autres cas, les abstentionnistes ont déclaré qu’ils n’avaient « pas la tête à aller voter », ou qu’ils avaient « d’autres préoccupations » et qu’ils avaient « envie de faire autre chose ».
Ultime rendez-vous électoral avant les élections présidentielles de 2022, le double scrutin régional et départemental avait été repoussé en mars dernier sur fond d’un pic de l’épidémie de la Covid-19, pour finalement se tenir les 20 et 27 juin.
Ces résultats signent, de l’avis de nombreux observateurs, une dynamique positive pour la gauche et la droite à l’approche de 2022. Ils poussent aussi le RN et le parti présidentiel à rebattre les cartes pour une course à l’Élysée qui promet d’être haletante. Mais auparavant, toutes les formations politiques doivent récupérer la confiance des électeurs et les convaincre d’aller exprimer leur voix !