Qui n’a pas entendu le cri de ce petit MRE se plaignant via youTube de ne pouvoir, pour la deuxième année consécutive, « rentrer au bled et rendre visite à sa tante », et n’a pas tressailli à la pensée que ce voeu si simple et si touchant ne soit pas exaucé. Qui n’a pas entendu ce père de famille regretter, impuissant, de ne pouvoir s’acquitter des frais exorbitants de transport, -4 à 5.000 euros (près de 50.000 dirhams)-, et ne s’est pas ému?
Hélas, aucune autorité de tutelle, pas même le département chargé des Marocains résidant à l’étranger (MRE), ne s’est manifestée pour remédier à cette situation intenable.
Il semblerait que certains responsables emmurés dans leurs bureaux climatisés aient fait leur, ce fâcheux dicton: « Que de choses n’avons-nous pas accompli en les abandonnant »!!
Ni vu, ni entendu, ni connu…
Le Roi, ultime recours…
Fallait-il pour autant que le Roi intervienne personnellement pour que les autorités et autres intervenants remplissent leurs obligations envers nos familles expatriées? Pourquoi les autorités de tutelle ne prennent-elles pas elles-mêmes leurs responsabilités et satisfont les doléances somme toute légitimes de nos ressortissants établis à l’étranger? Que font les parlementaires et les partis pour assumer leur rôle dans le contrôle de l’action de l’Exécutif? Pourquoi aucune voix n’a résonné sous la coupole pour interpeller les autorités concernées sur le renchérissement du coût de la traversée?
Ce comportement inacceptable a pourtant déjà été épinglé par la plus haute autorité du Royaume. Dans son mémorable discours du vendredi 14 octobre 2016 devant les parlementaires, le Souverain avait en effet pointé cette absence regrettable d’interaction avec les doléances des citoyens.
« Si certains ne comprennent pas que des citoyens s’adressent à leur Roi pour régler des problèmes et des questions simples, c’est qu’il y a maldonne quelque part. Je suis évidemment fier de traiter directement avec Mon peuple et de régler ses problèmes simples. Je continuerai à le faire, toujours à leur service. Mais est-ce que les citoyens Me demanderaient d’intervenir si l’Administration faisait son devoir ? Il est certain qu’ils y ont recours précisément parce qu’ils se trouvent face à des portes fermées, ou parce que l’Administration fait preuve de négligence dans les prestations qu’elle leur fournit, ou encore pour se plaindre d’une injustice qu’ils ont subie », avait dit le Souverain.
Combien de fois faut-il alors rappeler ce recadrage royal pour que les décideurs prennent leurs responsabilités et remplissent les attentes des citoyens?