Commençons par la FIN de la déclaration faite à la presse jeudi 28 Mai, par Mme l’ambassadeur Karima Benyaich, depuis le siège du MAE, à Rabat. « Le Maroc en prend acte et agira en conséquence ».
La diplomate marocaine recardait la MAE espagnole, -la pire qui ait jamais été donné à l’Espagne d’en connaître-, suite aux « propos lamentables », « l’agitation et la nervosité qui les accompagnent ».
« Brahim Ghali retournera dans son pays (l’Algérie) aussitôt qu’il sera rétabli »… « L’appui de l’UE à l’Espagne dans sa crise migratoire avec le Maroc excipe non seulement du devoir de solidarité envers Madrid, il est aussi la démonstration que Ceuta et Melilla sont les frontières extérieures de l’UE »… « C’est comme ça qu’il faut agir en matière diplomatique », a-t-elle encore éructé, en donneuse de leçons, à l’encontre de son homologue Nasser Bourita, après que ce dernier a démenti, via des médias français (Europe 1, LCI), ses allégations mensongères sur l’existence « de contacts entre Rabat et Madrid ». « Je ne vais pas ventiler mes contacts à Rabat via la presse », a-t-elle argué, après avoir été interrogée par des journalistes espagnols sur la nature de ses « contacts » au Maroc. Une allégation qui, outre son caractère mensonger et ridicule, dénote un irrespect inacceptable envers son homologue marocain.
On comprend dès lors pourquoi Mme Benyaich s’est manifestée hier jeudi; la sortie de piste de l’impénitente Gonzalez Laya ne pouvait rester sans réaction.
Or, bien plus que de réactions, on aura désormais besoin d’actions vigoureuses pour se faire mieux entendre auprès de l’establishment espagnol. Le Maroc a d’ailleurs bien des cartes à jouer face au gouvernement Sanchez, à l’origine de la pire crise qui ait jamais opposé Rabat et Madrid, depuis la récupération par le Maroc de ses Provinces sahariennes le 6 novembre 1975.
En voulez-vous, en voilà: Un, la suspension de l’accord de coopération sécuritaire entre Rabat et Madrid. Deux, l’interdiction des chalutiers espagnols d’opérer dans les eaux territoriales marocaines-, avec ce que cela comporte de répercussions sur les familles espagnoles vivant principalement de cette activité, notamment en Galicie. Trois, l’accélération des travaux de construction du port Med-West, à Nador, tout en consolidant le leadership de Tanger-Med. Quatre, l’ouverture d’une ligne maritime et le lancement de nouvelles liaisons aériennes avec le Portugal, en tant que destination alternative pour les touristes marocains. Cinq, la réglementation de l’activité informelle d’une bonne partie des 1000 entreprises espagnoles opérant au Maroc, avec leurs implications bénéfiques pour une main-d’oeuvre marocaine sur-exploitée, sous-payée, voire martyrisée (Cf: tragédie de l’usine clandestine de Tanger).
Et on ne parlera pas ici de la suspension de l’alimentation des présides marocains occupés de Sebta et Melillia en eau douce… électricité…
Voyez, on pourrait allonger davantage la liste des cartes que le Maroc détient face à un voisin du nord résolument hostile. La question est maintenant de savoir quand le Maroc passera à l’action.
Vivement alors!