Le magazine français Le Point a mis en avant, dans un article publié sur son site internet, les fondements du leadership du Maroc en Afrique sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI.
Dans une analyse sous le titre “Maroc : comment le royaume a construit son leadership africain”, le média français revient sur les principaux éléments de l’orientation africaine de la diplomatie marocaine depuis le début du règne du Souverain.
Selon le Point, le Royaume mène une “offensive de charme vers l’Afrique”, à travers son intégration au sein du continent et son déploiement en tant que puissance africaine, tant dans son identité propre que dans son espace de projection, relevant que cette intégration a reposé principalement sur le levier diplomatique et sur une stratégie qui “contraste clairement avec le passé”.
“Le retour du Maroc au sein de l’Union africaine en 2017 et l’appui croissant des États africains à la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental – 15 pays ont ouvert un consulat dans les provinces du sud en 2020 – ont suscité un éveil des consciences sur une dynamique pourtant déjà à l’œuvre depuis des années”, souligne la magazine qui relève que le leadership marocain repose aussi sur une diplomatie bilatérale et multisectorielle, à la lumière des nombreuses visites royales dans le continent.
En l’espace de 15 ans, entre 2001, date de sa première visite en Mauritanie, et 2016, date de la demande de réadmission à l’UA, SM le Roi Mohammed VI a effectué une quarantaine de visites d’État sur le continent, instaurant de nouveaux cadres de coopération multisectoriels, en priorité avec les pays francophones, rappelle le média.
Dans la même perspective, l’ensemble des ministères, ainsi que le secteur privé étaient mis à contribution dans cet effort pour instaurer un cadre juridique, des normes et des règles de coopération propres à faciliter le travail des secteurs publics comme privés, note le magazine.
« Alors que la reconnaissance des provinces sahariennes n’étant plus une condition à l’établissement d’un cadre de coopération (…), les visites royales n’ont pas tardé à produire des résultats positifs », relève Le Point.
Dès 2016, une dizaine de pays africains, sur les 26 qui soutenaient habituellement les positions algériennes, ont retiré officiellement leur reconnaissance du « Front Polisario », tandis que 28 pays africains déposaient une motion pour suspendre la pseudo RASD de l’Union africaine, ajoute le média français, pour qui si cette motion n’a pas abouti, elle a néanmoins “marqué un renversement décisif des rapports de force continentaux”, le Maroc étant désormais reconnu comme une puissance continentale, au même titre que l’Afrique du Sud ou le Nigeria.
Selon Le Point, « la reconnaissance diplomatique de l’intégrité territoriale marocaine n’était toutefois pas le seul leitmotiv de cette politique africaine, d’autant plus que depuis le début du règne de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc s’est davantage ouvert aux marchés mondiaux des capitaux et s’est engagé à l’échelle domestique dans la quête de l’émergence par la croissance économique ».
Cette quête s’est illustrée par des investissements considérables dans les infrastructures urbaines et rurales, par la transition vers la production manufacturière et par le maintien d’un taux de croissance de 4 % en moyenne depuis les années 2000. De nombreuses grandes entreprises publiques et privées souhaitent désormais offrir leurs services à l’extérieur des frontières marocaines et investir de nouveaux marchés, observe le magazine, en notant que la présence économique marocaine s’est dès lors affirmée dans différents secteurs en Afrique, parmi lesquels les industries minières, les infrastructures, les banques et assurances, l’agriculture et l’agroalimentaire, les télécommunications et les finances.
Dès le milieu des années 2010, le Royaume devenait ainsi le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle continentale, après l’Afrique du Sud, observe le média.
Pour Le Point, la politique africaine du Maroc repose sur une approche à la fois « réaliste » et « constructiviste ». Elle est réaliste car elle s’efforce de dépasser les clivages idéologiques pour défendre de façon plus rationnelle et pragmatique un certain nombre d’intérêts nationaux. Elle est constructiviste car elle repose sur la défense d’une identité de rôle à l’échelle internationale, de pont entre différentes aires géoculturelles, sur la base de sa propre identité nationale d’État multiculturel.
D’ailleurs, c’est au nom de cette identité de rôle que le Maroc s’est consacré à la coopération Sud-Sud en Afrique, en déployant notamment des diplomaties humanitaires, culturelles et religieuses, relève le magazine.
Au-delà de ses champs d’action diplomatiques, la politique africaine du Maroc marque donc une redéfinition décisive de la géopolitique régionale et continentale. Il s’agit de l’affirmation et la reconnaissance internationale de l’identité africaine du Royaume, observe en conclusion la publication.