Il semblerait qu’une lettre conjointe adressée le 12 février par les deux chambres du parlement marocain à leurs homologues algériens n’ait pas trouvé l’écho souhaité. Nous l’avions lue et nous nous sommes ÉTONNÉS que nos parlementaires, députés et conseillers compris, S’ÉTONNENT que le « parlement algérien » ait adressé, le 5 février courant, une lettre au président démocrate Joe Biden pour lui demander (sic) « de revenir sur la décision américaine de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur le Sahara occidental ».
Il ne faisait pourtant pas l’ombre d’un doute que cette « lettre » ait été rédigée sous la dictée du régime militaire finissant, au nom d’un parlement dont les membres n’ont jamais été élus… mais nommés par les généraux…
Le tout nouveau président américain a d’ailleurs mieux à faire que de prêter attention aux sornettes creuses et ridicules d’un « gadget » qui n’a de parlement que le nom.
Or, quelle ne fut notre surprise de découvrir que les deux chambres de notre parlement prétendent l’inverse dans leur lettre conjointe à leurs homologues algériens. Voici ce que cela donne: « Nous sommes profondément convaincus que vous exprimez la volonté du peuple algérien frère ». Une caution gratuite donnée à un pseudo-parlement en mal de légitimité, de crédibilité, en rupture de ban, de l’aveu même du peuple algérien frère qui n’a jamais voté et ne le fera jamais réellement tant que les 400 généraux ne se seront pas replié vers leurs casernes et laissé place aux vrais partis politiques pour l’instauration d’un État réellement civil et démocratique.
Mais passons, car la lettre de nos parlementaires est truffée d’approximations. Non, Mesdames, Messieurs, le régime algérien n’a jamais été neutre ni affirmé l’être concernant la question du Sahara marocain. Il nie être « partie prenante » au conflit, mais son démenti est démenti par ses agissements.
Au nom de quelle irresponsabilité et de quelle logique ce régime belliqueux peut-il exciper de neutralité dès lors qu’il continue d’apporter un soutien multiforme au front séparatiste du polisario, y compris et surtout les armes?
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a d’ailleurs été on ne peut plus clair et plus ferme dans sa mémorable lettre adressée le 4 février 2018 au SG de l’ONU Antonio Guterres, quand le Souverain avait affirmé: « L’Algérie a une responsabilité flagrante. L’Algérie finance, l’Algérie abrite, l’Algérie arme, l’Algérie soutient diplomatiquement le Polisario ».
Un lettre-vérité qui a marqué un tournant dans le processus de dialogue mené depuis avril 2007 sous l’égide de l’ONU, sur la base de l’offre d’autonomie marocaine. Ce n’est donc pas anodin si depuis la lettre royale, l’Algérie a été sommée de s’asseoir à la table des discussions quadripartites (Maroc, Algérie, Mauritanie, « polisario »), organisés les 5 et 6 décembre 2018 et 21 et 22 mars 2019 à Genève.
Mais passons, car la lettre conjointe de nos parlementaires a été libellée d’une manière qui laisse penser que le Royaume, pourtant fort de la légitimité et de la justesse de sa première cause nationale, de l’unanimité de son peuple, du soutien franc et massif de la communauté internationale, à leur tête les États-Unis d’Amérique, « quémande » le soutien des soi-disant « représentants du peuple algérien » ! « On attendait des représentants du peuple algérien frère d’invoquer la longue histoire de lutte commune pour l’indépendance et contre l’occupant, qui a semé les graines de la discorde » et de « faire preuve de sagesse, afin d’éviter le piège consistant à s’aligner du côté des supporters de la thèse séparatiste stérile, appuyée, injustement, par les milieux officiels dans votre pays frère », lit-on dans la lettre.
Alors qu’on attendait une position à la mesure de l’hystérie collective d’un establishment algérien unanimement et résolument hostile, qui a culminé le 12 février avec des propos dégradants et outrageux envers la personne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, voilà nos parlementaires faire sans peut-être le réaliser, un cadeau gratuitement à des bouffons de service qui n’ont même pas eu le tact de leur rendre la politesse.