Arrivé le 25 janvier 2021, le diplomate israélien accrédité à Rabat, David Govrin, livre ses premières impressions sur son séjour marocain au quotidien « The Times of Israël ». Et le moins que l’on puisse de ces impressions, est qu’elles sont positives. « Nous sommes allés il y a deux jours dans un grand centre commercial… on nous a demandé, bien sûr, « D’où venez-vous ? ». Nous avons été accueillis de façon très chaleureuse. La même chose à l’hôtel où nous séjournons. C’est vraiment incroyable, et c’est merveilleux », s’est-il réjoui.
L’ancien ambassadeur d’Israël en Égypte, qui parle arabe et français, se définit ouvertement comme un diplomate israélien au Maroc. « Pourquoi devrais-je me cacher ? », s’interroge-t-il, en posant fièrement aux côtés de David Toledano, chef de la communauté juive à Rabat, sur le promontoire du magnifique site historique de Chellah.
Le diplomate israélien n’a pas encore pris ses quartiers à Rabat (bureau de liaison), sis au quartier des affaires, Hay Ryad. « Nous essayons de mettre en place l’infrastructure nécessaire à notre activité », a-t-il expliqué. « Ces efforts comprennent la recherche de bureaux, le recrutement de personnel et le début de rencontres avec des fonctionnaires marocains, des représentants de la communauté juive et des hommes d’affaires marocains », a-t-il ajouté.
En attendant, le diplomate séjourne dans un hôtel de la capitale. Il ne cache pas son impatience de voir s’établir « des relations diplomatiques complètes » avec le Maroc, mais « le gouvernement marocain préfère un processus progressif ». « Pour l’instant, Rabat ne semble pas discuter publiquement de liens complets, bien que le Royaume soit désireux d’étendre sa coopération », assure-t-il.
Vendredi 29 janvier dernier, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita et le président du Conseil national de sécurité israélien Meir Ben-Shabbat ont convenu par téléphone de créer des « groupes de travail conjoints » pour promouvoir la coopération entre les deux pays dans divers domaines, notamment les investissements, les transports, l’eau, l’environnement, l’énergie et le tourisme.
Et mardi 2 février, le ministre des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, s’est entretenu avec Bourita –la première conversation entre les deux diplomates de haut niveau. Lors de ce premier entretien, les deux haut responsables ont convenu de travailler ensemble pour mettre en œuvre rapidement les accords entre le Maroc et Israël.
« C’est beaucoup plus facile que dans d’autres pays arabes car, au cours des deux dernières décennies, nous avons eu des contacts constants avec la société civile au Maroc. De nombreux représentants de différentes organisations marocaines se sont rendus en Israël », a exhorté M. Govrin.
« La communauté juive ici au Maroc a joué un rôle important dans le rapprochement des deux peuples. Nous ne partons donc pas de zéro », a-t-il fait valoir.
Cette relation est également favorisée par l’importante communauté de Juifs marocains d’Israël, qui compte environ 700 000 personnes, dont beaucoup entretiennent des liens forts avec le pays. Aujourd’hui, quelque 3 000 Juifs vivent encore au Maroc, la plupart à Casablanca.
« J’ai l’intention d’entendre leurs préoccupations, s’il y en a, et quelles sont les perspectives… Nous devrions être très attentifs à leurs préoccupations », a-t-il déclaré, en disant avoir hâte de les rencontrer dans la mythique Casablanca.
« Majesté, je souhaiterais conclure cette conversation avec une phrase qui clôt un film que j’aime beaucoup…”, avait confié le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Roi Mohammed VI, lors d’un entretien téléphonique le 27 décembre 2020, en pensant au film romantique et intemporel “Casablanca”, de Michael Curtis, réalisateur américain, d’origine juive hongroise.
“C’est le début d’une amitié magnifique”…