« On a été très surpris par la dégradation de la note du Maroc par Fitch Rating, qui avait pourtant maintenu l’Investment Grade du Maroc il n’y a même pas six mois. Sortir six mois plus tard, pour changer subitement de position, dans un contexte où le monde entier traverse une crise inédite et surtout à la veille d’une sortie du Maroc sur le marché financier international n’est ni professionnel ni éthique. Même quand on veut dégrader une notation, on ne le fait pas à la veille de la sortie d’un pays à l’international », a dénoncé le Wali de Bank al-Maghrib, mardi 15 décembre à l’issue du dernier conseil de politique monétaire de BAM au titre de 2020.
« Malgré cette dégradation de Fitch, le marché a réagi très positivement à la sortie du Maroc », a relevé Abdellatif Jouahri, soulignant le succès du Maroc à lever, le 08 décembre 2020, un montant global de 3 milliards de dollars (Md$) sur le marché financier international (MFI).
« Vous savez très bien que je n’utilise pas la langue de bois. La dernière sortie a été très bonne. Au départ, il était prévu qu’en 2020 le Trésor sortirait à 2 reprises. En septembre, il a levé 1 milliard d’euros sur deux maturités. Mais vu que les conditions n’étaient pas très favorables, on s’est dit au niveau de Bank Al Maghrib qu’il fallait peut-être reporter la deuxième sortie à 2021 », a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: « Les conditions du marché se sont améliorées, en lien probablement avec l’annonce des opérations de vaccination. Il y avait une surliquidité sur les marchés et le Maroc a très bien saisi l’angle de tir pour sortir à ce moment-là, car il a bénéficié de conditions favorables au niveau des taux et des maturités qui ont atteint 30 ans pour la troisième tranche. Ce succès s’est vu aussi au niveau de la demande. Le volume demandé par les investisseurs internationaux était de 13 milliards. Le Maroc pouvait donc prendre plus de 3 milliards de dollars, mais le ministre des Finances a décidé de s’arrêter à 3 milliards ».