La crise inédite due à la pandémie du nouveau coronavirus a mis en évidence moult dysfonctionnements liés à la gouvernance. Le constat dressé par le Roi Mohammed VI, hier vendredi 9 octobre 2020 lors de son discours au Parlement, est sans appel. Le Souverain a d’ailleurs étayé ce constat par force exemples, -entre autres ces hautes fonctions octroyées à tout-vent au détriment des critères du mérite et de la compétence-… Et pas que… le Souverain n’est pas resté au stade du constat mais l’a étayé d’orientations pour remédier à la problématique de la gouvernance.
Or, une préoccupation sérieuse et légitime se fait à nouveau ressentir quant à l’articulation des orientations royales du moins sainement sur le terrain de la réalité, en sorte que les effets escomptés soient perceptibles chez le commun des citoyens.
lecollimateur.ma a porté cette préoccupation devant le SG du Parti du progrès et du socialisme (opposition). Nabil Benabdellah n’y est pas allé par quatre chemins pour confirmer cet état de fait. Le PPS a d’ailleurs été l’un des rares partis à avoir élaboré un document politique où il a mis le doigt sur la plaie de la gouvernance tout en proposant des pistes de réflexion sur la période pré et post-pandémie, en perspective d’une sortie tant attendue de la crise multiforme qu’elle a induit pour le pays.
Affirmant adhérer totalement au discours royal, M. Benabdellah relève que toute issue à la crise passe nécessairement par « la réforme du champ politique ». « Il faut un champ politique fort et crédible pour porter les orientations royales », estime le SG du PPS.
Vous avez bien lu: nécessité d' »un champ politique fort et crédible ». Autrement dit, un gouvernement qui soit « l’émanation d’un vote populaire démocratique » et des partis politiques réellement autonomes et représentatifs de la volonté populaire.
Or hélas, ce n’est pas le cas actuellement. « Le gouvernement pèche par un manque patent d’homogénéité », relève le chef de la formation de gauche, à juste titre d’ailleurs. Le cafouillage qui a marqué dernièrement le processus de prise de décision suffit à démontrer ce manque flagrant d’homogénéité, voire cette désunion dont le citoyen pâtit gravement.
La réponse à la crise qui secoue le pays sur le plan économique, social et culturel, doit donc être politique. Et ce n’est qu’au prix d’une réforme audacieuse du champ politique que peut naître un gouvernement qui soit réellement représentatif de la volonté populaire et capable de porter les orientations royales.