Rappelez-vous: le 20 septembre 2020, lecollimateur.ma se faisait l’écho d’une interview du président algérien aux médias de son pays où il avait déploré ne pas avoir été « consulté » par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO) au sujet des sanctions politiques et économiques prises par l’organisation régionale à l’encontre de la junte militaire ayant renversé le président malien élu Ibrahim Boubakar Keita, le 11 août 2020.
« Nous n’allons pas consulter la CÉDÉAO », a défié le président algérien (voir vidéo ci-contre, 1:17), affirmant qu’Alger allait agir au Mali comme bon lui semblait, menaçant implicitement de briser l’embargo imposé par l’organisation régionale présidée par le président ghanéen, Nana Akufo-Addo.
Joignant le geste à la menace, Alger s’autorise actuellement à envoyer plusieurs cargaisons de « denrées alimentaires » vers le nord du Mali, bravant ainsi dangereusement le blocus imposé par la CÉDÉAO pour le rétablissement dans les plus brefs délais de l’ordre constitutionnel ante au Mali.
« Plusieurs dizaines de semi-remorques remplies de denrées de première nécessité sont parties ces jours de Timayawen et Tinzawatene (Algerie) à destination des marchés de l’Azawad pour contrer, sinon amoindrir les effets de l’embargo imposé par la CÉDÉAO », certifie le mouvement indépendantiste de l’Azawad, dans un hashtag intitulé: « Free Azawad ».
Encore faut-il vérifier si les semi-remorques dépêchées par Alger vers le nord du Mali ne transportent pas autre chose que « des denrées alimentaires ».
Pas plus tard que le 27 mai 2020, -trois mois avant le putsch militaire mené par le colonel Assimi Goita, actuel vice-président du Mali-, l’armée algérienne avait fait à la junte militaire malienne un don de 53 véhicules de logistique, de combat, de transmission, d’ambulance et de transport des troupes!!!
« Il est clair, au cas où quelqu’un aurait des doutes encore, que l’Algérie n’est pas d’accord avec les négociations menées par la CÉDÉAO », a tweeté hier samedi 3 octobre ce spécialiste de la question malienne, Antonio Ortega.
Désaccord ou plutôt méfiance de la CÉDÉAO envers Alger véritable agent de déstabilisation au Mali, voire toute la région sahélo-saharienne où ses services de renseignements ont des connivences avérées avec des mouvements indépendantistes et des groupes terroristes de tous poils.