Le gouvernement australien reconnaît l’importance stratégique du Maroc en tant que hub régional entre l’Europe et l’Afrique et comme leader au niveau du continent africain, a souligné l’ambassadeur d’Australie au Maroc, Berenice Owen-Jones.
“C’est pour cela que l’on a ouvert une ambassade en 2017”, a relevé Mme Jones dans un entretien accordé à la MAP au terme de sa mission diplomatique dans le Royaume, ajoutant qu’en tant que premier ambassadeur d’Australie au Maroc, elle “vante la stabilité politique et économique du Royaume, la modernisation des infrastructures, l’amélioration constante du climat des affaires et bien sûr la vocation africaine du Royaume”.
Au cours des trois dernières années, poursuit la diplomate, “j’ai pu observer par moi-même de grands changements au Maroc. J’ai vu et eu le plaisir de visiter des infrastructures de classe internationale, notamment le train à grande vitesse, le port Tanger-Med, la centrale solaire à Ouarzazate”, révélant qu’elle a aussi vu “un Maroc profondément ancré dans ses traditions mais à la fois moderne, tolérant et ouvert sur le monde à la faveur des réformes profondes engagées sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI”.
Évoquant le bilan de ses trois années au Maroc, Mme Jones a affirmé que l’ouverture de l’ambassade d’Australie à Rabat en 2017 a permis d’imprimer un “nouveau souffle” aux relations bilatérales qui étaient déjà “excellentes”.
“La présence physique d’une ambassade à Rabat a changé la donne pour les relations bilatérales”, a-t-elle reconnu, notant qu’en tant qu’ambassadeur d’un pays éloigné du Maroc, elle a voulu faire connaître l’Australie et surmonter ce qu’elle a appelé “la tyrannie de la distance”.
“Maintenant, après trois ans, je suis convaincue que l’éloignement géographique n’est pas un frein à nos relations”, a-t-elle confié, relevant qu’elle a œuvré pour sensibiliser les opérateurs économiques australiens et marocains aux opportunités qui s’offrent et capitaliser sur le fait que l’Australie et le Maroc sont deux portes d’entrée vers leurs régions respectives.
S’agissant du niveau actuel des relations maroco-australiennes, la diplomate a souligné que l’Australie est engagée à travailler avec le Maroc sur tous les fronts, en reconnaissance du rôle qu’il joue dans sa région, notamment dans les domaines du changement climatique, de lutte contre le terrorisme et “maintenant” contre la pandémie du Covid-19.
Et de poursuivre que le Maroc a “clairement” une influence grandissante en Afrique, confortée par une “grande convergence de points de vue sur tous ces défis”, saluant “le travail de fond” du Royaume sur les questions de sécurité et de paix et sa contribution en faveur de la stabilité régionale”.
Quant au volet économique, M. Jones a confié que “l’année dernière était une année charnière pour les relations entre les deux pays, avec des visites de hauts responsables et de ministres dans les deux sens”.
“Nos relations économiques commencent aussi à s’étoffer et je note avec satisfaction l’intérêt grandissant des entreprises australiennes envers le Maroc qui commencent à se rendre compte que le Royaume est un tremplin idéal vers l’Afrique et l’Europe”, a-t-elle assuré, indiquant qu’après la signature d’un protocole d’accord entre le Maroc et l’Etat d’Australie du Sud, les activités de coopération ont sensiblement augmenté, notamment dans le secteurs de l’agriculture, des mines, des échanges universitaires et d’aquaculture.
Toutefois, M. Jones a fait savoir que “nos relations économiques sont en-deçà de leur potentiel et que l’on pourrait mieux faire”, citant à cet effet des secteurs comme les énergies renouvelables, l’éducation et l’enseignement supérieur “qui sont des terrains fertiles pour un partenariat entre les opérateurs australiens et marocains”.
Par ailleurs, la diplomate a fait valoir qu’elle a aussi voulu, au cours de sa mission au Maroc, “faire découvrir l’Australie aux Marocains et éveiller leur curiosité”.
A cet égard, le “vibrant” hommage rendu au cinéma australien lors du festival international du film de Marrakech l’année dernière a mis en valeur toute la “singularité et la richesse de notre culture et de nos paysages magnifiques”, s’est-elle réjouie, faisant remarquer que la “mise en honneur”, l’an dernier, au gala diplomatique de bienfaisance présidé par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa fut également une belle consécration.