« Une société est malade quand ses morts commandent ses vivants », cette citation de feu Abdelkebir Khatibi en dit long sur un des aspects essentiels du développement des sociétés: la continuité.
L’humain a toujours eu tendance à imaginer un passé idéal et idéalisé; le bon vieux temps est un concept vieux comme le temps. C’était mieux avant; une expression désuète au temps où l’humanité dispose d’archives presse, photos et à plus forte raison audiovisuels.
A chaque époque ses spécificités, et ces archives nous donnent à regarder notre société dans le miroir de notre passé; et peut être une base comparaison dans une certaine mesure et quid de la démesure.
A y regarder des près, il y eut des sportifs de niveau international, des artistes de renommée mondiale, des hommes d’Etat d’exception ; qui ont tous chacun à leur niveau contribué à façonner notre pays.
De ces quelques bribes de « vieilles » vidéos que l’on glane parfois sur la toile, nous constatons une certaine hauteur au-delà de la nostalgie, qui ne peut que nous interpeller sur notre présent.
Ceux qui nous ont quittés dépasseraient-ils ceux qui font notre présent? Sommes-nous dans la tourmente d’une spirale décroissante malgré les outils technologiques hier encore inimaginables à notre disposition ?
La somme de nos connaissances ne serait-elle in fine qu’un amas d’informations où ne piocheraient que les plus avertis d’entre nous ? Au lieu d’être source d’inspirations et pourquoi pas d’aspirations ?
Notre méconnaissance du passé, le nôtre, ne peut être qu’un obstacle à la roue vertueuse d’un développement humain, dont la première étape est l’éducation et la culture; quand bien même notre ministre de l’éducation nationale avouerait à demi-mot une saturation des capacités de notre école publique.
Nos champions d’hier, les hérauts de notre culture et les héros de notre pays; qui suèrent pour graver leur nom dans les méandres de l’histoire auraient-ils gaspillé leur vie pour laisser au Maroc des réalisations condamnées à tomber dans les oubliettes de la mémoire collective ?
En attendant que nous nous posions tous ces questions salutaires, les moutons n’auront cesse de répéter…