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LE « POLISARIO » UN PROXY IRANIEN PAS COMME LES AUTRES. LES DESSOUS D’UNE ALLIANCE CONTRE-NATURE AUX RELENTS DANGEREUX

Les alertes médiatiques fusent contre le ralliement du « polisario » à la stratégie iranienne des proxys au Moyen-Orient… et en Afrique du Nord. La dernière en date a été lancée le 5 septembre via le site Web américain d’actualités, d’analyses et d’opinions, »Townhall ».

Dans une tribune publiée par ce média, d’obédience conservatrice, Emanuele Ottolenghi, chercheur indépendant sur le terrorisme et le Moyen-Orient, explique comment « le Polisario est (devenu) la nouvelle recrue de l’«Axe de la Résistance» mené par l’Iran ».

M.Ottolenghi lance un avertissement préliminaire: Se trompe quiconque pense que « l’axe de la résistance » mené par l’Iran a faibli.  Certes, « l’Iran et son Axe de la Résistance ont subi de lourdes pertes depuis le 7 octobre 2023 : le régime syrien d’Assad a perdu, le Hezbollah a été décimé, les Houthis ont été affaiblis et le Hamas anéanti ». Pourtant, relève le chercheur, « l’Axe ne faiblit pas. Son dernier-né est le Front Polisario, qui combat le Maroc pour la souveraineté du Sahara occidental depuis 1975 ».

 Une alliance contre-nature 

« Le Polisario a peu de points communs avec l’Iran, allié chiite de l’Iran au Moyen-Orient. Pourtant, leur alliance leur est bénéfique, car le Polisario bénéficie de la solidarité anti-impérialiste internationale et contribue aux efforts militaires de l’Axe », explique l’auteur. 

 En effet, le « polisario » présente une combinaison contrenature de références laïques, sunnites et marxistes et n’a rien en commun avec les proxys chiites de l’Iran (Hezbollah libanais, les Houtis yéménites, et diverses milice chiites irakiennes). Cependant, cette alliance est mutuellement bénéfique : l’Iran étend son influence et le Polisario gagne en soutien militaire », prévient M. Ottolenghi, Chercheur principal à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD) à Washington, DC. 

L’expert en veut pour exemple et preuve l’implication des combattants du « polisario », entraînés par l’Iran, aux côtés des milices pro-Assad, dans la guerre SI VILE en Syrie. En 2012, 120 hommes, répartis en quatre factions, furent en effet envoyés en Syrie pour y recevoir une formation militaire et participer à des « opérations spéciales de lutte contre le terrorisme sur le territoire syrien ». Ces combattants, pointe le prestigieux média américain, ont « participé au conflit en tant que force supplétive de l’armée régulière syrienne jusqu’à la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024, avec une possible augmentation progressive de leurs effectifs », avait révélé le Washington Post le 12 avril 2025, en faisant état de « l’existence d’une collaboration étroite nourrie par l’Algérie et le Front Polisario avec le gouvernement syrien de Bachar el-Assad, la République islamique d’Iran et le Hezbollah libanais ». 

 Quand des figures de la gauche occidentale servent la soupe à l’Iran 

« L’an dernier, le président colombien Gustavo Petro s’est félicité que des camarades de sa propre guérilla M-19 se soient entraînés dans le désert libyen aux côtés des rebelles de l’OLP et du Polisario, à l’époque où feu le colonel Kadhafi finançait et entraînait des révolutionnaires armés anti-occidentaux dans ses propres camps d’entraînement terroristes », rappelle M. Ottolenghi.

 

« Nous étions là ensemble, touchant les étoiles dans le désert », s’est en effet épanché le président colombien, pour le plus grand plaisir des Mollahs d’Iran qui ont saisi la balle au vol pour raviver cette nostalgie révolutionnaire, en lui greffant une touche islamiste. 

On comprend dès lors mieux les ressorts de ce zèle chez certains militants « progressistes » (écologistes comme Greta Thunberg, députées européennes, communistes) à lier toutes les causes de justice sociale (climat, Palestine, droits des autochtones, séparatisme au Sahara) en une seule lutte globale contre un ennemi commun : l’Occident, le capitalisme, Israël).

 L’Iran exploite cette naïveté et ce romantisme révolutionnaire pour recruter des cheerleaders improbables en Occident, transformant des militants en agents d’influence inconscients de son régime théocratique.

 Un avertissement s’impose : cette alliance contrenature facilitée par la naïveté de certaines figures de gauche occidentale alimentée par une certaine intersectionnalité d’intérêts doit nous interpeller pour lancer une sérieuse mise en garde contre les conséquences de ce militantisme romantique, qui peut conduire à soutenir des régimes violents et à reproduire les erreurs du passé (comme le soutien occidental aux guérillas durant la Guerre Froide).

 L’Iran étend son réseau d’alliances en cooptant des « mouvements de libération » divers grâce à un narratif anti-impérialiste, et trouve un écho favorable auprès d’une gauche occidentale qui, par intersectionnalité, fusionne toutes les luttes sans discernement.

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