Après l’adoption, hier jeudi 31 octobre à 15h (heure de New York), de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l’ONU (2756) sur le Sahara marocain, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, s’est prêté à l’exercice, qu’il maîtrise tant, des questions-réponses avec les journalistes. Le ton est toujours mesuré, jamais un mot plus haut que l’autre, il plante ainsi le décor. «Le Conseil de sécurité a adopté à l’instant sa résolution sur le Sahara marocain. Cette résolution répond aux attentes du Royaume. Elle promeut l’initiative marocaine d’autonomie, demande la reprise du processus politique, interpelle sur les violations des droits de l’Homme et l’enregistrement des populations des camps des séquestrés à Tindouf et satisfait aux requêtes marocaines. En effet, la résolution consacre pour la 17ème année consécutive la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie, la qualifiant d’efforts sérieux et crédibles et la positionnant en tant que seule et unique base pour la négociation d’une solution politique à ce différend régional dans le seul cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume».
Vous avez donc bien lu : Cela fait maintenant 17 ans que le Conseil de sécurité rappelle l’évidence de la primauté absolue de l’initiative marocaine d’autonomie, à l’origine du lancement, en avril 2007, du processus politique sous l’égide de l’ONU en vue d’une solution politique basée sur le réalisme au différend régional artificiel créé autour du Sahara marocain. Simplement, l’Algérie persiste dans sa posture contreproductive, de surcroît infructueuse et inutile, en se cramponnant à « l’option référendaire » jugée « impraticable » par l’ONU, et balayée d’un revers de plume de la terminologie onusienne depuis 2001.
Or, le momentum a changé, les esprits, aussi et surtout. «Le Conseil de sécurité demande à prendre en considération la dynamique internationale et le momentum au profit de l’initiative marocaine d’autonomie qui jouit du soutien de 20 pays membres de l’Union européenne, de 2 membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis et France), et plus d’une centaine de pays issus d’organisations internationales et régionales à travers le monde», a certifié M. Hilale.
Face à ce soutien international franc, massif et croissant à l’initiative marocaine d’autonomie, l’Algérie, comme pour desserrer l’étau, a tenté une FUITE EN ARRIERE en exhumant le projet mort-né de la «partition du Sahara» et en tentant de le « revendre » à l’Envoyé personnel Staffan de Mistura.
Peine perdue! «Le Sahara, l’unité du Maroc et son intégrité territoriale n’ont jamais été sur la table des négociations, ni objets d’ententes et de compromis», avait rappelé le Ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, le mardi 22 octobre dernier. Un rappel qui a d’ailleurs trouvé écho au sein du Conseil de sécurité.
«Je voudrais dire que, comme vous le savez, l’analyse de toute résolution du Conseil de sécurité ne peut se faire exclusivement à l’aune de ses dispositions préambulaires et opératoires. Elle se fait aussi à l’aune de ses silences et c’est le cas présentement avec l’atonie totale du Conseil de sécurité face à l’agenda de l’Envoyé personnel Staffan de Mistura. L’intervention de ce dernier le 16 octobre dernier a suscité tant de confusion et d’interrogations », a fait observer M. Hilale.
Posture autiste de l’Algérie
«Le Conseil de sécurité demande la reprise du processus politique en exhortant toutes les parties à s’y engager d’une manière constructive. Ce rappel s’adresse particulièrement à l’Algérie qui est citée à 5 reprises en tant que partie prenante parce qu’elle s’oppose au processus politique et surtout, depuis trois ans, à la tenue des tables rondes», a pointé M. Hilale.
Pour rappel, le processus des tables rondes, initié fin 2018 par l’ancien émissaire onusien Horst Köhler, est bloqué depuis 2019 en raison du refus algérien d’y prendre part. Mais ce n’est que partie remise… En la citant 5 fois dans le texte de la nouvelle résolution, le Conseil a remis la balle dans le camp de l’Algérie, responsable de ce conflit asymétrique qui continue d’hypothéquer l’avenir de la paix et de la stabilité de la région.
Dans ce cadre, le Conseil de sécurité appelle toutes les parties à s’abstenir de tout ce qui est de nature à compromettre la reprise du processus politique. «C’est un élément nouveau dans cette résolution. C’est pour la première fois que le Conseil a introduit un lien direct entre la relance du processus politique et le respect du cessez-le-feu », a salué M. Hilale, qui a rappelé que le Royaume avait mis ce préalable du respect du cessez-le-feu à toute relance du processus politique.
En ce qui concerne la question des droits de l’Homme, «le Conseil insiste sur l’importance et l’urgence de la coopération avec le HCDH avec une appréciation particulière pour les efforts constants du Royaume dans la promotion des droits de l’Homme dans ses provinces sahariennes, à travers le rôle joué par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et ses représentations régionales à Laâyoune et à Dakhla», a noté M. Hilale.
En revanche, le Conseil rappelle « son exigence pour l’enregistrement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, ainsi que son impératif pour prévenir le détournement de l’assistance humanitaire internationale par le groupe séparatiste, le «polisario», et le Croissant rouge algérien et ce, à travers l’acheminement de cette aide directement aux bénéficiaires, conformément aux pratiques des organisations humanitaires internationales».
Tout bien considéré, une résolution à charge contre un régime algérien failli, qui n’est plus que l’ombre de lui-même.