POURQUOI LE MALI DEVRAIT RECONNAITRE LA MAROCANITE DU SAHARA

Un premier Sommet historique des Chefs d’Etat du Mali, du Burkina Faso et du Niger, hier samedi 6 juillet à Niamey. Lors de ce Sommet, les trois dirigeants ont acté la naissance de la Confédération des Etats du Sahel, autant dire un tournant pour une sous-région restée longtemps – et injustement – le « ventre mou de l’Afrique », et devenue, au fil des compromissions étrangères occultes et maléfiques, le nouvel épicentre du triple nexus « terrorisme-séparatisme- crime organisé ».

Mais c’était compter sans le sursaut salutaire des nouveaux maîtres de Bamako, Niamey et Ouagadougou qui, en instituant officiellement la Confédération des Etats du Sahel, vont pouvoir parler d’une même voix et lutter, main dans la main, contre « les obscurantistes instrumentalisés et téléguidés », comme l’affirme clairement le communiqué final du Sommet de Niamey.

Vous avez donc bien lu: « les obscurantistes instrumentalisés et téléguidés ».

Est-il encore besoin de nommer le PARRAIN de ces obscurantistes ? Le 22 décembre 2023, Bamako convoque l’ambassadeur d’Alger pour « élever une vive protestation » contre (sic) « des actes inamicaux » d’Alger dans « les affaires intérieures du Mali ». Dans un communiqué publié par le MAE malien, il est reproché clairement au président algérien, Abdelmajid Tebboune, une réunion avec le sulfureux imam malien, Mahmoud Dicko, accusé de comploter, avec les rebelles touareg, contre l’unité et la souveraineté de la République du Mali.

Un an plus tard, précisément le 25 janvier 2024, le Mali plante le dernier clou sur le cercueil de « l’Accord d’Alger » de 2015, en annonçant sa fin « avec effet immédiat ».

Ce qui n’était que bruits de couloir médiatiques venait alors d’être confirmé par les plus hautes autorités maliennes: le parrainage par Alger des séparatistes touareg et des groupes jihadistes s’activant au Mali, notamment l’émir de sanglante réputation, Iyad Ag Ghali, chef dudit « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans » (GSIM), contre lequel un mandat d’arrêt a été lancé récemment par la Cour pénale internationale (CPI).

Mais Iyad Ag Ghali, habitué des couloirs glauques du DRS-DSS et du massif montagneux du Hoggar, ouest du Sahara, dans le sud de l’Algérie, où il avait coutume de rencontrer l’ancien chef de la milice séparatiste du « polisario », Mohamed Abdelaziz décédé en 2015 des suites d’un cancer du poumon, n’est que l’arbre qui cache la forêt des jihadistes « instrumentalisés et téléguidés » par le maître-chanteur algérien.

Maroc-Mali, ennemi commun, combat commun

Il est vrai que, de facto, le Mali a rompu tout lien avec la milice terroriste séparatiste du « polisario » depuis 2011, après s’être convaincu lui-même de la compromission avérée du proxit algérien dans les enlèvements d’humanitaires occidentaux dans le nord du Mali. Il n’en reste pas moins que Bamako, à contrario de Ouagadougou et de Niamey, n’a pas encore reconnu la marocanité du Sahara.

Cette réticence n’a plus lieu d’être. Bamako a aujourd’hui de bonnes raisons pour sauter le pas, d’abord pour une question de cohérence. Le séparatisme est un ennemi commun aussi bien pour le Mali que pour le Maroc et, du coup, le combat devrait être commun. Et puis, le Mali, tout comme le Burkina Faso et le Niger, sont confrontés au même fléau terroriste. Et là, le Mali a intérêt à tirer parti de l’expertise marocaine reconnue à l’international pour éradiquer complètement ce fléau et, de ce fait, ouvrir la voie à l’édification d’un nouveau Mali stable et prospère.

Et puis, la reconnaissance par le Mali de la marocanité du Sahara n’est qu’un simple retour des choses. Les peuples marocain et malien sont liés par des relations fusionnelles qui ne se sont jamais démenties. Cette affection témoignée de part et d’autre ne date pas d’hier, l’aspect humain des relations entre les deux peuples frères prévaut depuis la belle époque des caravanes qui partaient du Maroc vers le Mali.

Cette amitié est, aussi et surtout, portée par la plus haute autorité du Royaume. Le 6 novembre 2023, lors du 48ème anniversaire de la Marche verte, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait annoncé le lancement d’une initiative inédite et à fortes retombées politiques, économiques et sociales pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, en mettant à disposition ses infrastructures routières, ferroviaires et portuaires, notamment le port Dakhla Atlantique, qui deviendra une interface maritime d’intégration économique ainsi qu’un hub continental international.

Autre bonne raison pour que le Mali reconnaisse la marocanité du Sahara, l’attitude sage et constructive du Royaume du Maroc envers les nouvelles autorités du Mali, du Burkina Faso et du Niger, contrairement aux agissements résolument hostiles de l’Algérie.

Tout bien considéré, autant de raisons pour que le chef d’Etat de la République sœur du Mali et président en exercice de la Confédération des Etats du Sahel, son Excellence M. Assimi GOITA, corrige la bourde historique commise par feu Moussa Traoré. En désavouant solennellement et définitivement la pseudo-« rasd », M. GOITA se mettra du bon côté de l’Histoire et… de l’avenir.

Vivement alors!