Cantonnés à se confiner durant la période de l’Etat d’urgence, les sportifs de toutes les disciplines confondues ont été en proie à la perte d’endurance et la baisse de la masse musculaire, a indiqué le directeur technique du Comité national olympique marocain, Hassan Fekkak. Si un footing de 45 minutes demeure le meilleur moyen de travailler l’endurance, les sportifs se sont contentés lors du confinement au vélo d’appartement (1h30) pour effectuer leurs séances de cardio, indispensables pour améliorer les performances physiques et techniques, a souligné M. Fekkak dans un entretien accordé à la MAP. M. Fekkak a ajouté que plusieurs sportifs qui ne disposent pas de vélo d’appartement se sont limités à de simples exercices de saut à la corde, qui à leur tour, aident à améliorer les performances mais restent insuffisants pour des sportifs de haut niveau.
Durant le confinement , les athlètes ont été dans l’incapacité d’effectuer des exercices d’explosivité permettant de travailler l’intensité de l’effort qui peut être croissante, décroissante ou encore fluctuante, a expliqué M. Fekkak, notant que les entraînements à domicile ne permettent pas aux sportifs d’atteindre le degré d’intensité souhaité.
Ces entraînements à domicile, poursuit M. Fekkak, ont eu également un impact négatif sur le niveau technique des athlètes, notamment dans les disciplines qui nécessitent des entraînements collectifs comme le judo et la lutte.
Privés de compétitivité, certains pratiquants des arts martiaux notamment les karatékas et les taekwondoïstes perdent leur rapidité et leur vivacité, a fait savoir le directeur technique, ajoutant que ces athlètes perdent, au fil du temps, la vitesse de réaction dans l’attaque ou la défense qu’il ont aiguisée auparavant, et trouvent plus de difficulté à assurer de bons appuis sur le tapis.
Il a également expliqué que dans le cas de certains sports comme la natation, dont l’entraînement ne peut pas être effectué en dehors des piscines, le confinement a impacté négativement la condition physique des athlètes, ce qui se manifeste par une perte de rythme en l’absence d’entraînement en groupe et surtout une perte du volume de la masse musculaire, a-t-il ajouté.
M. Fekkak considère qu’avant de reprendre l’entraînement et les compétitions, les responsables techniques et entraîneurs doivent soumettre leurs athlètes, notamment dans les sports collectifs, à des tests physiques pour évaluer leur endurance, leur fréquence cardiaque et leur masse musculaire. Ainsi l’évaluation sera à même de faire une comparaison entre la période pré-confinement et celle post-confinement afin de programmer un entraînement approprié et spécifique à chaque athlète selon l’entraînement effectué durant le confinement et le niveau atteint, a-t-il noté.
Il a ajouté que ces tests, qui s’effectuent selon des normes scientifiques, permettent de mesurer le rythme cardiaque lors de l’effort, l’endurance, l’explosivité et la consommation maximale d’oxygène (VO2 max), et ce pour éviter la survenue de complications lors de l’entraînement mis en place après le confinement. Le directeur technique a conclu que la réussite sportive est principalement basée sur le physique qui se développe durant l’entraînement mais aussi sur le mental qui se forge à travers les compétitions et sur la confiance en soi qui se renforce à travers la reconnaissance des efforts.