La famille du défunt Hocine Ait Ahmed et le Front des Forces Socialistes (FFS) ont rendu un hommage appuyé à l’ex-Premier ministre, Abderrahmane El Youssoufi, décédé vendredi à l’âge de 96 ans, rapportent dimanche des médias algériens.
« La disparition de feu Maître Abderrahmane El-Youssoufi nous a profondément affectés. Il faisait en quelque sorte partie de notre famille. De nos souvenirs. Djamila, l’épouse de Hocine Ait Ahmed, le pleure aujourd’hui. Elle a gardé contact avec M. El Youssoufi en prenant de ses nouvelles très régulièrement par téléphone, perpétuant ainsi le lien qui unissait M. El Youssoufi à Hocine Ait Ahmed, un lien indéfectible qui s’est forgé tout au long de décennies de luttes communes anticoloniales pour la démocratie et les droits humains », écrit la famille dans un message de condoléances adressé à la famille de feu El Youssoufi..
Notant que « les deux hommes partageaient le même rêve: l’avènement d’un Maghreb démocratique », la famille rappelle comment l’ancien Premier ministre, avocat de son état, s’était déplacé à Alger en 1965 en compagnie d’autres avocats marocains comme Maâti Bouabid, Abdelkrim Benjelloun ainsi que Maître Abdelhadi Baraka pour défendre le défunt leader historique alors qu’il comparaissait devant la Cour de sûreté de l’État dans la foulée de la répression qui s’était abattue contre le FFS.
« En vain. Car, la Cour criminelle révolutionnaire venait de prononcer le huis-clos. Hocine Ait Ahmed a été condamné à mort non sans avoir assuré sa propre défense », rappelle-t-elle, ajoutant que « la présence à Alger de Maître Abderrahmane El-Youssoufi, en cette période troublée, en dit long sur l’éthique et le courage de cet infatigable avocat de la cause maghrébine ».
Le message souligne que malgré des soucis de santé, El Youssoufi a tenu à se déplacer en 2015 à Alger pour rendre hommage à son compagnon de route qui venait de décéder.
La famille raconte aussi que « la fouille délibérée et humiliante, orchestrée par le régime, dont Si El Youssoufi a été victime à son arrivée à l’aéroport Houari Boumediene, ne l’a pas empêché de se rendre au siège du FFS pour présenter ses condoléances et nous honorer de sa présence. Fidélité toujours », évoquant également le voyage d’Ait Ahmed au Maroc en 1992 à l’occasion du 40è jour du décès d’Abderrahim Bouabid, ancien SG de l’USFP, à qui El Youssoufi avait succédé.
Pour sa part, le Premier secrétaire du FFS, Hakim Belahcel, a indiqué dans un communiqué que « le décès du grand militant et nationaliste feu Abderrahmane El Youssoufi est une perte, non seulement pour son honorable famille, pour son pays, mais également pour tout le Maghreb qui vient de perdre un de ses leaders historiques et un de ses militants les plus engagés ayant mené le combat de libération anticolonial et milité tout au long de sa vie en faveur de la liberté et de la démocratie ».