A QUAND LA RESTRICTION DES EAUX?

Par Naamane GHIZLANE*

 

 

Sommes-nous conscients, en tant que citoyens responsables, qu’aujourd’hui, notre pays passe par une phase très critique, celle de la sécheresse? Pas de pluie, pas d’eau, c’est pourtant une évidence.

Une année des pluies presque inexistantes, les changements climatiques s’aggravent de plus en plus, les vagues de chaleur s’amplifient et les nappes phréatiques en baisse d’années en années, presque épuisées.

Et pourtant, le gaspillage d’eau continue à augmenter le débit de ce dernier en crescendo ! Des pistolets de pulvérisation à haute pression pour les lavages de véhicules dans les stations de service, qui prennent le soin en plus, de savonner excessivement les carrosseries de voitures, un vrai bain moussant, manquerait plus que de les brushinguer après !

Le personnel ou propriétaires qui se délectent longuement avec un tuyau à la main, aux portes des maisons, tous quartiers confondus, refaisant le monde avec un voisin ou un passant, parfois même, ils posent le tuyau ouvert par terre et prennent un thé, l’eau arrive à l’autre bout de la ruelle, no problem.

Les femmes de ménage en face des éviers, suivant des épisodes turques, où dans des conversations téléphoniques des plus longues, ne se préoccupent même pas du débit des robinets.

Les bains maures !

Devrais-je m’arrêter sur le rituel des séances de ce dernier et son déroulement ? Des heures et des heures, l’eau coulante, des gants à multiples tâches, des gammes de savons du traditionnel au plus moderne, des produits de cheveux, une sélection tout azimuts.
Le henné, le marc de café, la peau de grenadine, les plantes… Un cocktail de choc ! Gommage, massage, savonnage, puis remassage, step by step, à croire qu’on va y laisser sa peau, le temps s’arrête dans ce genre d’endroit !

Mais, combien de consommation d’eau, faudrait-il pour chacun de ces caprices? C’est juste aberrant !

Et enfin les remplissages de piscines, l’arrosage des jardins, les entretiens des hôtels… la liste reste longue encore.

Maître Houria Tazi, présidente de l’association Coalision marocaine pour l’eau ( COALMA), experte dans les questions de l’eau, a tiré la sonnette d’alarme, depuis un moment, sur l’importance d’une sensibilisation pour préserver l’eau potable, et a souligné que la nécessité de la prise de conscience sur la valeur des eaux n’est plus seulement un devoir mais une nécessité majeure et primordiale.

Grâce à la vision perspicace de sa Majesté le Roi Mohammed VI, le programme de dessalement de l’eau de mer, fût enfin lancé, afin de soutenir une partie très importante de la production de l’eau potable.

Les autorités de tutelle travaillent, en parallèle, sur des tas d’autres projets pour trouver des solutions efficaces, comme celle d’irriguer les espaces verts par les eaux usées.

Mais ces initiatives d’urgence, ne nous empêchent pas, en tant que citoyens, de respecter l’eau et de faire des efforts pour diminuer notre consommation, puisque l’eau fait partie des plus importants trésors de notre quotidien.

Pas d’eau, pas de vie.

Alors, à quand le renforcement de l’alerte de la crise des eaux?

*Présidente de l’association Riad Al Amal