A. Benkirane: la mouche du coche (Par Omar SALIM)

Par Omar SALIM*

Mais quelle mouche a piqué Abdelillah Benkirane? On le savait tribun, saltimbanque stagiaire et surtout hâbleur, atteint de diarrhée verbale chronique aussi mais on ignorait qu’il se voulait Prophète. En effet flanqué d’une gandoura et égrenant inlassablement un chapelet repentant, il arpente villes et villages, assénant aux foules un discours rétrograde et obsolète. A l’image du reste à la politique qu’il nous infligea durant les dix années du PJD au pouvoir. Il a même failli réussir à nous faire remonter le temps jusqu’au Moyen âge. Heureusement que le peuple est sorti de sa torpeur avant que le pays sombre dans une faillite insurmontable.

Dans l’opposition M. Benkirane se sent dans l’obligation de continuer à exister et donc s’accroche coûte que coûte à son bâton de pèlerin. Il tire à boulets rouges sur Israël, qu’à cela ne tienne, et pour ce faire s’érige en défenseur acharné de la cause palestinienne. Sauf qu’il semble oublier que le Souverain est le Président du Comité Al Qods, comme le fût son père le roi Hassan II. Et qu’à ce titre SM Mohammed VI reste le plus habilité à faits et causes pour la Palestine. Or sachant que les guerres ayant opposé les pays arabes à Israël se sont toutes soldées par des victoires israéliennes, il ne nous reste à nous autres arabes qu’une solution pour espérer pouvoir trouver une issue à ce conflit: le dialogue. Et pour dialoguer ne faudrait-il pas au moins se parler? Et se parler en tant que partenaires est plus que souhaitable.

Certes, dans un communiqué, le Cabinet royal lui a rafraîchi la mémoire en lui rappelant que constitutionnellement le chef de l’État est le seul responsable des relations internationales du Royaume, comme cela d’ailleurs est le cas dans le monde entier. Mais incorrigible A. Benkirane s’est fendu d’un nouveau communiqué abracadabrantesque épinglant au passage le Premier ministre et surtout Nasser Bourita, le ministre des Affaires Étrangères.

Journaliste depuis plus de 40 ans, c’est la première fois que je suis incapable de reconnaître plus de deux ministres hormis M. Akhanouch et le ministre de l’Intérieur avec lequel j’étais très proche dans une autre vie. Il s’agit de Fouzi Lekjaa surtout par son travail formidable à la tête de la Fédération de football et Nasser Bourita, ce ministre omniprésent, omnipotent sur la scène internationale. Infatigable, il porte très haut et très fort la voix du Maroc avec sagesse, tact et élégance, même si c’est M. Benkirane qui lui aurait mis le pied à l’étrier, comme il le prétend. Mais il arrive que l’élève dépasse le maître. Et dans ce cas précis, ça n’a pas été très compliqué.

Il est vrai que ce qui arrive au parti de M. Benkirane relève de la tragi-comédie. A un ratage retentissant au pouvoir n’ont succédé que gesticulations dans l’opposition. Cependant il reste une issue au PJD: abandonner le temporel pour le spirituel mais exclusivement le spirituel !!

*Journaliste-Ecrivain