La Présidente de l’Association Marocaine des Droits des Victimes (AMDV), l’avocate à Casablanca, Aïcha Guellaa, a fustigé, mercredi, l’”exploitation” et la “dénaturation indécente” et “contraire à la déontologie et à l’éthique journalistiques” de ses propos, dans une dépêche de l’AFP, publiée dimanche dernier, qui était supposée jeter la lumière sur les différentes réactions qu’avait suscitées, au Maroc, la résolution “sur la situation des journalistes marocains”, votée par le Parlement européen (PE), le 19 janvier 2023.
“C’est dans ce contexte que j’ai été contactée par l’AFP, en ma qualité de Présidente d’une association dédiée à la défense des droits des victimes de viols et d’agressions sexuelles, dont les cas ont été singulièrement évincés du texte de la résolution du PE, ayant préféré, à contrario, prendre fait et cause pour les coupables”, a confié Me Guellaa à la MAP.
Lorsque l’AFP a publié la dépêche en question, poursuit-elle, “j’ai été surprise de voir que mes propos ont été non seulement tronqués, mais également insérés juste à la suite d’un avis attribué aux autorités marocaines, pour créer sans nul doute, un amalgame entre l’AMDV et les pouvoirs publics et porter atteinte à l’indépendance de cette association non gouvernementale, qu’on s’acharne à vouloir faire passer pour un appendice des institutions étatiques”.
“En cherchant, de manière pernicieuse, à associer les positions de l’AMDV à celles des autorités marocaines, l’AFP aspire, en réalité, à renforcer le sentiment fallacieux, que les dossiers des victimes de viols et d’agressions sexuelles ont été fabriqués par lesdites autorités”, s’est insurgée Me Guellaa.
En fait, note-t-elle, “en sollicitant mon opinion, qui a été sciemment vidée de sa substance, l’AFP entendait l’exploiter comme un simulacre de débat contradictoire”, ajoutant que “l’agencement du contenu de la dépêche a été réalisé de telle façon à ce que mes propos soient rendus inaudibles au sein d’une panoplie d’avis en faveur de la résolution du PE”.