LE COVID 19 S’INVITE ENTRE MADRID ET BARCELONE

L’unité territoriale de l’Espagne fait quasiment consensus au sein de l’Union Européenne et un peu partout dans le monde. Pour l’Europe, il s’agit d’une affaire strictement intérieure et le refus d’intervention est clair.

Plusieurs responsables européens ont  déclaré que l’UE n’a aucune compétence en ce domaine et que ses Institutions n’ont pas à s’ériger en arbitres de sujets ou questions intérieures.

S/t  Un climat tendu à cause de la gestion de la pandémie

La Catalogne est dotée de nombreuses compétences dans le cadre de l’autonomie régionale. Mais les Catalans ont organisé en 2017 un référendum illégal et rejeté par l’Etat espagnol. En 2019, un arrêt de la Cour suprême espagnole a condamné des séparatistes  à des peines de prison ferme allant de neuf à treize ans pour «sédition» ou « détournement de fonds publics. »

C’est dans ce climat de tension que le Covid 19  a créé de nouvelles dissensions.

Le journal suisse « Le Temps » rapporte que Joan Canadell,  président de la Chambre de commerce de Barcelone, a publié un tweet  dans lequel il dit que  «L’Espagne, c’est le chômage et la mort, alors que la Catalogne, c’est la vie et le futur ».

Il est clair que la nature excessive et abusive de ces propos est inacceptable et on aimerait lui dire, d’ici, «Calme-toi amigo !». Tout cela aussi pour faire comprendre à Ana Jimenez et son collègue Javier Otazu, respectivement correspondante de la RTVE et directeur du bureau l’agence officielle de presse espagnole à Rabat… pour qui la calomnie du Maroc est un réflexe bien entretenu… que quand il y a des déclarations inappropriées et démesurées contre l’Espagne on ne peut les accepter.  Tout simplement par souci d’objectivité !

Ces propos ont suscité de très nombreuses critiques en Espagne. Joan Canadell s’en est désolé, expliquant que ses mots ont été mal interprétés. Il pensait surtout, a-t-il souligné, à ces  «sorties massives de voitures à Madrid et en partie à Barcelone les 13 et 14 mars qui ont sans aucun doute entraîné plus d’infections et donc plus de décès».

S/t. L’affaire des «1 714 000» masques sanitaires

De son coté, Oriol Junqueras, un séparatiste catalan qui purge une peine de 13 ans pour «sédition» a ajouté: «L’Etat espagnol est lent à la réaction, centraliste, nationaliste, militariste, (…) et désespérément inefficace.» (sic !)

L’atmosphère a aussi été exacerbée par cette affaire  de «1. 714. 000» masques sanitaires envoyés par les autorités centrales à la  Catalogne. Le ministre régional de l’intérieur catalan Miquel Buch en a été indigné. Pour lui, ce n’est pas une coïncidence car «1.714» est l’année où Barcelone a été assiégée par le Roi Philippe V.

Malgré les surenchères de la droite espagnole (opposition),  le président du gouvernement le socialiste Pedro Sanchez fait de son mieux pour aplanir ces  difficultés et pour rester concentré sur l’essentiel.

Une mobilisation totale et entière du pays pour lutter contre la pandémie qui a provoqué, à ce jour, en Espagne plus de 23. 000 morts et 220. 000 contaminés.  Mais il y a un bon chiffre de plus de 100.000 guérisons et une baisse du taux d’infection.