Hier lundi 15 août, le vice-président sortant William Ruto a été officiellement proclamé vainqueur de l’élection présidentielle, contre son rival, Raila Odinga, soutenu par le pouvoir. Plusieurs pays africains, dont l’Éthiopie et la Somalie voisines, ont félicité William Ruto, qui doit prendre la tête d’un pays considéré comme un moteur économique et une figure démocratique dans la région.
Washington, par la voix de son ambassadeur à Naïrobi, a félicité à son tour « le peuple kényan d’avoir exercé son droit de vote lors des élections du 9 août » lors desquelles les 22,1 millions d’électeurs inscrits devaient également choisir leurs parlementaires et leurs élus locaux.
Or, un coup de théâtre est survenu le soir même de l’annonce du résultat, rapportent plusieurs médias. Depuis le centre national de comptage de la Commission électorale, son président Wafula Chebukati a déclaré avoir subi « intimidations et harcèlement ». Quelques minutes avant cette annonce, quatre des sept commissaires de la Commission électorale (IEBC) ont déclaré ne « pas assumer la responsabilité des résultats » annoncés, « à cause du caractère opaque du processus », selon la vice-présidente de l’IEBC, Juliana Cherera.
Ce mardi encore, le chef de l’opposition, Raila Odinga, a rejeté comme « nul et non avenu » le résultat de l’élection présidentielle qu’il a déclaré, la veille de l’annonce, avoir perdue, ajoutant que « la démocratie kenyane faisait face à une longue crise juridique ».
Une volteface qui soulève moult interrogations sur les motivations des anti-Rutu, lesquels ont visiblement du mal a accepter qu’un « fils du peuple » prenne les commandes de l’un des plus riches pays d’Afrique de l’est.