La France devrait connaître en 2020 une chute de son PIB d’au moins 8%, voire plus si ça dure, a indiqué le gouverneur de la Banque de France.
Le PIB français devrait chuter d' »au moins 8% » cette année en fonction de la durée de « l’acte II » du déconfinement jusqu’à la reprise complète, a souligné François Villeroy de Galhau dans un entretien au Journal du dimanche.
La crise actuelle « est totalement inédite dans sa nature, et plus violente que les crises précédentes », a-t-il observé.
Selon le gouverneur de la Banque de France, chaque quinzaine de confinement entraîne une baisse de la croissance annuelle d’environ 1,5 point et presque autant en matière de déficit budgétaire supplémentaire.
Pour le responsable, la France ne passera pas « d’un coup à une reprise normale » avec la levée du confinement prévue à partir du 11 mai.
« Ce sera un acte II, où il faudra faire grandir en même temps la confiance sanitaire et la confiance économique, pour les entrepreneurs comme pour les salariés », a-t-il indiqué soulignant le rôle de l’Etat qui « joue un rôle d’amortisseur majeur », face à la crise.
« L’intervention publique massive a absorbé au moins les deux tiers du choc, et réduit d’autant son impact pour les ménages et les entreprises », a-t-il indiqué.
Selon le gouverneur de la Banque de France, « la France va sortir de ce choc avec une dette publique accrue d’au moins 15 points de PIB, à 115% ». Et dans la durée, « il faudra rembourser cet argent », a-t-il insisté. Pour ce faire, « il faudra viser une gestion plus efficace, d’autant que les Français ne souhaitent pas payer plus d’impôts ».
Pour faire face à la plus grande récession qu’ait jamais connue le pays depuis 1945, le gouvernement français, qui prévoit désormais un déficit d’environ 9 % du PIB en 2020, a décidé de doubler son plan d’urgence à 110 milliards d’euros au lieu des 45 milliards initialement prévus.
En début de semaine, l’exécutif avait revu à la baisse ses prévisions de croissance pour 2020 à -8%, conséquence de l’impact des mesures de confinement destinées à freiner la propagation de l’épidémie.