L’Algérie n’a lésiné sur aucun moyen, des promesses sonnantes et trébuchantes au chantage le plus crasse, en passant par l’intimidation odieuse et honteuse, pour tenter de s’octroyer le siège de l’Agence africaine du médicament… Elle a même dépêché Ramtane Lamamra, champion de la diplomatie du mégaphone (et de la valise), avec à la clef un chèque de 200 millions de dollars ainsi qu’une prise en charge (faites le calcul !) de l’ensemble des frais pour l’opérationnalisation du siège de l’Agence africaine du médicament, si (jamais) il était remporté par l’Algérie…
Peine perdue! Le tout nouveau siège relevant de l’Union africaine a été dûment octroyé au Rwanda, à l’issue de la 41e session du Conseil exécutif de l’organisation panafricaine qui s’est tenue les 14 et 15 juillet dans la capitale zambienne, Lusaka.
Autant dire une déroute historique de l’Algérie qui s’est refusée à accepter le verdict objectif de l’équipe d’évaluation relevant de la Commission de l’Union africaine ».
Tentative algérienne d’intimidation à l’encontre du Rwanda
« Suite à un processus d’évaluation scientifique, l’équipe d’évaluation scientifique avait bel et bien placé le Rwanda en tête de liste des huit candidatures africaines en lice. Malgré ce verdict établi sur des critères scientifiques, l’Algérie a mené un lobbying dans l’enceinte et les couloirs du Conseil Exécutif à Lusaka et, surtout,une tentative d’intimidation pour amener le Rwanda à lui céder le premier rang du classement », relate notre confrère sénégalais senego.com.
« Le ministre Lamamra est même allé jusqu’à proposer à la délégation rwandaise le soutien algérien pour attribuer la direction générale de l’AMA au Rwanda en échange de son désistement au profit de la candidature algérienne », dénonce la publication.
En effet, le recours à ces méthodes indignes n’est pas étranger à la diplomatie algérienne, autant en emporte le vent. Simplement, les temps ont changé partout et en Afrique particulièrement, où ces pratiques d’une autre époque ne sont plus tolérées. Pour nombre de diplomates, un tel chantage est clairement « une insulte » à l’intelligence des représentants des pays africains.
Agence africaine du médicament (AMA)… en quelques mots
Le projet de création de l’Agence africaine du médicament (AMA) végétait depuis 2009. Entrée en vigueur en novembre dernier, la deuxième agence sanitaire du continent (après le CDC africain) est née d’une initiative conjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Union africaine (UA). Calquée sur le modèle de l’Agence européenne du médicament (EMA), cette nouvelle organisation de l’UA sera chargée d’assurer la disponibilité des médicaments et des vaccins sur le continent africain. Elle devra aussi renforcer la lutte contre les faux médicaments ainsi que les produits médicaux contrefaits ou de qualité douteuse ou inférieure
