Faut-il sonner le glas en ces moments très difficiles pour alerter ceux qui dirigent le monde et les inviter à réfléchir. Car depuis 2020, le mal est en train de ravager le corps humain. Le monde est en train d’esquiver les coups successifs de la Covid 19, de l’inflation et de cette guerre qui vient de nous infliger les pires scénarios que nous devons décortiquer pour trouver une porte de sortie.
Crise après crise, les habitants de ce monde, ces fragilisés qui siègent au bas de l’échèle, ne peuvent plus faire face à cette avalanche insupportable de crises. Pourquoi le monde est devenu si fragile et il suffit d’un tremblement enregistré au fin fond du monde, qu’il faut s’attendre inéluctablement à l’avènement d’un tsunami ravageant toute la surface du monde.
Cette inflation qui a impacté les quatre coins du monde, n’est elle pas le résultat de cette mondialisation économique acclamée haut et fort depuis des décennies et même plus. Qui se souvient de ce mot d’exception, qu’on a maltraité en le taxant de porter la couleur identitaire, le foyer de la réclusion et le repli sur soi. Alors qu’il était censé le défendre au sein des discussions houleuses autour de cette mondialisation présentée dans un prestigieux discours porté par ceux qui veulent gagner de plus en plus.
Cependant, en inversant la logique, on a donné le coup d’envoi de créer des frontières, marquer la fin du voyage par les barbelés et laisser les désireux de la découverte de l’autre boire cette eau salée et amère de ce qu’on a appelé la préservation des frontières de ce fléau des immigrations clandestines.
Cela dit, laisser libre cours à la circulation des produits de marchandises mais pas pour les hommes. La mondialisation est vénérée car elle ouvre les portes virtuelles pour un échange commercial florissant. Tout cela est accompagné par un travail de fond par la création chez l’habitant du monde du besoin et du désir de consommer le produit de l’autre comme une nécessité accrue. Généraliser ce système de consommation où le citoyen du monde est devenu la marque de fabrique de cette mondialisation en le vidant de son caractère humain. Tout est consommation mais à quel prix ?
Voilà maintenant où la question est posée sur la table de ces négociants. Nous sommes malgré nous – en termes d’approvisionnement- dépendants de l’autre et vice-versa. Car nous avons enterré l’autosuffisance qui doit s’inscrire dans nos pratiques régionales en termes de consommation chez le citoyen. Malheureusement avec cet esprit qui règne dans le monde actuel et avec l’hégémonie des médias et le matraquage foudroyant des cerveaux via la publicité, l’homme est affecté par ce syndrome de vivre ici et ailleurs dans ce monde alors qu’il est cloué à un sol bien précis.
En ce moment, la mondialisation est visée comme un monstre – à lui arrondir les griffes – car le monde s’est réveillé malheureusement sur un triste constat relatif à la fragilité de ce système et que les pays – qui ont cru à leur autonomie – se sont retrouvés incapables de vivre sans l’apport d’un autre pays. On a oublié de cultiver nos champs de l’autosuffisance pour pouvoir affronter la chute des ponts.
Cette crise mondiale nous a fait rappeler que les systèmes installés – à un moment donné de l’histoire – doivent d’être considérés comme des lois qui ne sont pas inscrites dans le marbre. La mondialisation – certes – a favorisé les échanges en instaurant une situation d’un soi-disant confort, mais ceux qui ont placé ce système ont oublié de garder la flamme allumée de la vigilance en gardant à l’esprit que cette mondialisation est une arme à double tranchant.
Le mal est fait, reste à trouver le chemin du retour à la normale. Cela n’est possible que par une vraie reconsidération des risques à courir en affrontant les pièges d’un calcul fallacieux animé par le gain facile. Le monde n’est pas un marché à ciel ouvert.