Espionnage présumé du téléphone de Pedro Sanchez. Quand les bobardiers reprennent goût au moroccan-bashing

Lundi 2 mai 2022, une « alerte » part tel un bolide depuis Paris et ce, avant même que le ministre de la Présidence espagnole, Félix Bolanos, ne vaporise l’affaire. Un espionnage présumé en mai et juin 2021 des téléphones du président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et de la ministre de la défense Margarita Robles. « Madrid n’a pas précisé quel service de renseignement ou pays était suspecté d’être à l’origine de ces attaques. A l’époque des infections repérées par les services espagnols, le pays était engagé dans un violent bras de fer diplomatique avec le Maroc », klaxonne le quotidien « Le Monde », l’un des dix-sept médias partenaires du consortium Forbidden stories à l’origine du pseudo-scandale de Pegasus. 

L’alerte du quotidien « Le Monde » n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. France Info, média public cette fois, lui donne la réplique en serinant cette approximation qui est d’un parfait ridicule. « A l’époque du piratage du téléphone de Pedro Sanchez, l’Espagne et le Maroc étaient à couteaux tirés sur le dossier des migrants: Rabat avait délibérément laissé 8000 personnes rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta. Avec le Mexique, l’Inde ou l’Arabie Saoudite, le Maroc fait partie des pays à avoir le plus utilisé le logiciel. Mais il nie catégoriquement les faits », claironne la radio française, également partenaire de Forbidden stories.

Fait curieux: les deux médias français ont même grillé la politesse à leurs confrères espagnols qui n’ont pourtant rien à leur envier en termes de moroccan-bashing, pour se déchaîner sans autre forme de procès contre le Maroc, accusé d’espionnage et sur la France (Saison I, juillet 2021) et sur l’Espagne (Saison II, mai 2022).

Comme par enchantement, cette nouvelle affaire intervient juste après la visite de M. Sanchez le 7 avril dernier à Rabat, pour solder une crise diplomatique qui aura duré une année. Ce qui soulève un « festival » de questions sur son timing, ses soubassements et la ou les « mains » qui seraient derrière. 

Est-ce un hasard si les médias algériens font leurs choux gras de cette nouvelle pseudo-affaire?

Une chose reste sûre: la nouvelle position de Madrid sur le Sahara marocain et les perspectives de coopération prometteuses entre les deux voisins dérangent plus d’un.