Après deux années sans les défilés massifs de la fête du travail, en raison des mesures de restrictions dues à la pandémie de Covid-19, cette année pourrait ne pas être différente. Et ce, malgré les allègements intervenus suite à l’évolution positive de la situation sanitaire.
Pour cause, la célébration tombe un dimanche qui plus est coïncide avec un week-end prolongé. Compte tenu du fait qu’il est fort probable qu’ils seraient nombreux ceux qui seraient tentés à se déplacer loin des lieux de leur travail. Ceci n’est pas une analyse, mais relève d’un pronostic d’un syndicaliste de la métropole, croisé sur la terrasse d’un café.
Or, quand ça vient d’un « mobilisateur », cela en dit long sur la mollesse de la mobilisation.
Parlant sous le ton du connaisseur des arcanes de l’action syndicale, il ajoute: « Il ne faut pas oublier, non plus, qu’une grande centrale a appelé ses membres à se contenter de célébrer l’événement dans les antennes du syndicat ! ». Visiblement, il devait penser à l’UMT qui a évoqué, dans un communiqué, la nécessité d’observer des mesures préventives pour éviter tout risque de propagation d’une pandémie qu’on a pas vraiment vaincue.
Ceci, au moment où les autres centrales ont sonné la mobilisation de leurs troupes, mais loin de l’ambiance qu’on avait l’habitude de vivre il y a quelques années !
Pour les mots d’ordre, ils sont connus puisqu’ils se greffent à la situation sociale marquée, notamment, par la flambée des prix des denrées de première nécessité et ce qu’elle charrie comme impacts négatifs sur le pouvoir d’achat.
Partant, lesdites centrales revendiquent la révision à la hausse des salaires, conjuguée à une révision à la baisse de l’impôt sur les revenus.
Mais, à suivre ce qui a fuité des rencontres entre le ministère de tutelle et les partenaires sociaux, il va falloir attendre des jours meilleurs pour l’économie nationale pour s’appesantir sur le dossier dans des conditions plus clémentes.
En revanche, l’Exécutif aurait promis des gestes sur d’autres revendications. En particulier, le SMIG qui devrait être revalorisé pour s’approcher de 3.000 dirhams. Une revalorisation qui devrait être effectuée dans les mois qui viennent, en deux tranches de 5% chacune entre 2022 et 2023. Ainsi qu’en relation avec la nécessaire institutionnalisation du dialogue social devant être opéré de manière sectorielle et piloté par une commission sous la présidence du chef de gouvernement. Et dont le timing serait établi selon un agenda bien précis et intervenir, entre autres, en parallèle avec les préparatifs pour le projet de loi de finances, etc.
Aussi, on apprend que le gouvernement aurait promis la revalorisation de 30% du soutien aux centrales syndicales. Une fuite, elle, qui n’aurait pas été du goût des syndicats !
Maintenant, fallait-il s’attendre à plus ? La réponse serait: « Non ! ».
L’idée de l’augmentation générale des salaires ne pouvait s’opérer en milieu d’un exercice qui touche à son premier semestre, qui plus est sous pressions exogènes. Une révision à la baisse de l’IR non plus, puisqu’elle est dépendante des termes de la loi de finances.
Reste à savoir le contenu exact de la dernière réunion, mercredi dernier, entre le chef de gouvernement et les patrons des syndicats les plus représentatifs. Parce que, mis à part quelques généralités, personne ne peut s’aventurer à émettre le fond de l’accord, si accord il y a eu, entre les « partenaires sociaux ».
Mais, on devrait bien en savoir un peu plus au cours de cette journée du samedi 30 avril