Larbi Jaidi, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), a plaidé pour l’instauration des bases d’une vision à long terme pour la préservation des relations maroco-espagnoles, tout en tirant les enseignements du passé commun, notamment dans un contexte « très tendu ».
En dépit des tensions qu’ont connues les relations bilatérales, les deux pays voisins ont toujours réitéré leur engagement en faveur du bon voisinage, a relevé M. Jaidi qui intervenait dans le cadre de l’émission hebdomadaire « les Mardis du PCNS » sous le thème de l’avenir des relations entre le Maroc et l’Espagne.
La relation exceptionnelle entre les deux Royaumes par rapport à leur environnement régional les a amenés à faire preuve de sagesse et de sérénité, a-t-il estimé.
Le chercheur a aussi indiqué que les conflits territoriaux demeurent la grande problématique entre les deux pays, appelant à rompre avec ces conflits à travers le respect de l’intégrité territoriale du Royaume et à chercher des solutions aux problèmes territoriaux complexes.
Il a, par ailleurs, salué l’audace de la direction politique en Espagne qui s’est traduite par la nouvelle position au sujet du Sahara marocain, qualifiant de « saut qualitatif » cette nouvelle position.
Le chercheur a rappelé que l’Espagne soutenait avec pragmatisme, au sein de l’ONU, l’initiative marocaine, notant que les conflits territoriaux en suspens doivent être réglés dans le cadre d’une approche clairvoyante basée sur l’ouverture sur l’avenir, dans le respect des droits du Maroc, tout en prenant en considération les intérêts mutuels.
M. Jaidi a également affirmé que la gestion du dossier de la migration clandestine doit être axée sur une approche prospective, en prenant en considération les aspects socio-économiques, en instaurant l’équilibre dans le co-développement et en soutenant les mécanismes de contrôle des flux migratoires, tout en créant les opportunités de développement en Afrique et au Maroc.
La migration est une problématique au niveau de la gouvernance des relations bilatérales, a-t-il relevé, faisant observer que le dialogue entre les deux pays au sujet de la gestion de l’immigration clandestine a connu des développements importants et positifs depuis 2005-2006.
M. Jaidi a, à cet égard, souligné que la détermination du Maroc à limiter la migration clandestine et son engagement à respecter les conventions signées à ce sujet ont épargné à l’Espagne de grands problèmes, rappelant que le Royaume a assuré l’intégration socio-économique de plusieurs migrants africains.
Évoquant les relations économiques bilatérales, le chercheur a précisé que l’économie est un facteur essentiel pour faire face aux chocs diplomatiques et politiques, faisant remarquer que l’Espagne demeure le premier partenaire du Maroc au sein de l’UE en termes d’échanges commerciaux.
Il a aussi rappelé que les échanges commerciaux bilatéraux augmentent de 10 pc annuellement, de même que plus de 1.000 sociétés espagnoles opérant dans divers secteurs sont implantées au Maroc, appelant à la consolidation des liens entre les économies marocaine et espagnole et à promouvoir les investissements conjoints, d’autant plus que le Royaume constitue la porte d’entrée de l’Espagne vers l’Afrique.
Au volet culturel, M. Jaidi a indiqué que les relations bilatérales ne peuvent englober tous les champs à l’avenir sans la prise en considération des rapports humains et la mobilité, insistant sur l’importance d’associer la société civile en tant que mécanisme fondamental pour accompagner les relations officielles.
Le Maroc a veillé à promouvoir la langue espagnole de même qu’il oeuvre à assurer une présence remarquable de la langue arabe en Espagne pour faire face aux stéréotypes, a-t-il poursuivi, plaidant pour la promotion de la coopération entre les institutions culturelles des deux pays.