Par Abdelghani AOUIFIA*
Pékin, 06/02/2022 (MAP)- La 24è édition des Jeux olympiques (JO) d’hiver, qui se déroulent actuellement à Pékin, devront franchir un nouveau palier pour la promotion des valeurs de l’olympisme en général et des sports d’hiver en particulier, a indiqué dimanche à MAP-Pékin Mme Nawal El Moutawakel, membre de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO).
Les JO de Pékin-2022 ont illustré de la manière la plus claire l’ambition de la Chine de faire du sport un vecteur de premier rang du développement social et économique, a dit Mme El Moutawakel, soulignant les succès réalisés par les autorités chinoises pour la généralisation de la pratique des sports d’hiver dans tous les pays et à toutes les catégories sociales.
Selon le comité d’organisation des JO de Pékin, la Chine a réussi à réaliser l’objectif fixé depuis 2015, date de la sélection du pays pour abriter cette 24è édition des JO d’hiver, d’engager 300 millions de personnes dans les sports d’hiver.
Selon le comité, pas moins de 346 millions de Chinois pratiquent actuellement des sports d’hiver. Le pays compte désormais 654 espaces de patinage sur glace au standard olympique et 803 stations de ski intérieures et extérieures.
Par ailleurs, Mme El Moutawakel a souligné que la cérémonie d’ouverture des JO, lors de laquelle les organisateurs ont déployé la technologie de pointe pour offrir un spectacle haut en couleur, en lumière et en imagination, a montré le visage d’une Chine totalement et profondément transformée.
L’ancienne championne olympique n’a pas manqué de saluer les progrès réalisés sur la voie de la promotion des règles de parité femme-homme au sein du mouvement olympique mondial, un objectif que le CIO place en tête de son agenda.
Aux JO d’hiver de Pékin, les femmes représentent 45 pc des athlètes en lice, selon le CIO. Un record depuis le début des JO d’hiver il y a 98 ans.
Lors des JO d’été de Los Angles de 1984, quand Mme El Moutawakel a été la première femme arabe et africaine à accéder à la plus haute marche du podium de l’épreuve des 400 m haies, le taux de la participation féminine n’a été que de 23 pc, se rappelle l’ancienne star de l’athlétisme national.
Un long chemin a été parcouru, s’est réjouie Mme El Moutawakel, soulignant que davantage d’efforts seront déployés pour la réalisation des objectifs fixés par le CIO dans ce domaine.
La responsable olympique internationale a, d’autre part, exprimé son appréciation par rapport aux efforts déployés par la Chine pour la reconversion des grandes infrastructures des JO d’été que Pékin avait organisés en 2008, pour les utiliser lors des actuels jeux d’hiver.
C’est un bel exemple que la Chine vient de donner pour la préservation et la promotion des héritages légués par les JO successifs, a dit Mme El Moutawakel, citant notamment l’exemple du Bird Nest, le vaste stade national de Pékin devenu une icône des installations sportives mondiales depuis les JO de 2008.
Cette réussite de la Chine met à l’évidence la politique du CIO, en partenariat avec les différents intervenants, pour promouvoir le rôle des infrastructures héritées des différentes manifestations que le CIO organise notamment les JO d’été et d’hiver, a-t-elle indiqué.
Un autre motif de satisfaction pour ces JO de Pékin-2022 demeure le succès réalisé par la Chine pour la protection de la santé des participants et de la population, indique Mme El Moutawakel.
Des mesures certes strictes mais extrêmement vitales sont mises en œuvre avec efficacité pour donner aux JO d’hiver toutes leurs chances de réussite, a-t-elle dit, saluant l’esprit de coopération dont ont fait preuve tous les participants pour la réussite de ces efforts.
En droite ligne de leur stratégie « tolérance-zéro », qui a prouvé son efficacité face au Covid-19, les autorités chinoises ne semblent rien laisser au hasard pour protéger cette grande fête sportive, mettant au point un protocole sanitaire des plus strictes. Une véritable bulle sanitaire est mise en place pour éviter que l’omicron ne gâche le rendez-vous mondial.
Revenant sur la participation du Maroc au JO d’hiver, Mme El Moutawakel a appelé à une profonde réflexion sur la promotion des sports d’hiver. Il faut une réelle volonté pour garantir le décollage de ces sports, a-t-elle dit, rappelant que la participation du Maroc aux JO d’hiver ne date pas d’aujourd’hui.
En effet, la première participation marocaine au JO d’hiver remonte à 1968 à Grenoble en France, quand le Royaume a été représenté par cinq athlètes en ski alpin.
Citant l’exemple de la Chine, qui a franchi d’importantes étapes dans le domaine de la promotion du sport notamment d’hiver, Mme El Moutawakel a suggéré qu’une coopération plus accrue avec ce pays pourrait s’avérer bénéfique pour parvenir aux objectifs escomptés.
Une prise de conscience de l’importance des sports d’hiver s’impose pour un décollage de cette discipline, a-t-elle souligné, se félicitant de l’ouverture de plus en plus importante des pays africains sur les JO d’hiver comme le montre la participation de cinq nations africaines aux JO de Pékin, en l’occurrence le Maroc, le Nigeria, le Ghana, Madagascar et l’Érythrée.
Plus de de 2.900 athlètes, venant de 91 pays prennent part aux JO de Pékin. Ils sont en lice pour 109 médailles d’or, un record dans l’histoire des jeux.
Outre ces athlètes, des milliers de coaches, de staffs techniques et de représentants des médias ont fait le déplacement à Pékin à l’occasion de ces jeux qui dureront 16 jours.
*Journaliste MAP