Trois jours après la chute malencontreuse de l’enfant Rayan dans un puits, aucun ministre n’a jusqu’à l’écriture de ces lignes daigné se rendre sur les lieux du drame. Et pourtant, c’est le moins qu’on puisse attendre du gouvernement en ce moment difficile où tout le monde, au Maroc, comme ailleurs, retient son souffle et prie, la main sur le coeur, pour que l’enfant (5 ans) sorte indemne du puits où il a été piégé.
Il est vrai que l’affaire Rayan a été évoquée lors du Conseil de gouvernement réuni hier jeudi, que le chef du gouvernement, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Santé suivent de près la situation… Il est vrai aussi que les autorités locales n’épargnent aucun effort pour sauver l’enfant, que les moyens nécessaires ont été mobilisés… La présence d’un responsable gouvernemental sur place n’en demeure pas moins souhaitable, pour apporter le soutien moral aux équipes de secours et le réconfort nécessaire à la famille de l’enfant.
On se demande ce qui empêcherait un ministre de faire le trajet Rabat/Chefchaouen (3h45m), où une chaîne de solidarité populaire se forme spontanément autour de l’enfant et de sa famille. Où des correspondants de chaînes internationales font le pied de grue pour couvrir, heure après heure, les efforts déployés inlassablement pour porter secours à l’enfant.
Cette absence vient réintérroger le concept même de proximité des politiques avec les citoyens, lesquels « méritent mieux » que cette attitude incompréhensible.
On a de la peine à imaginer aussi pourquoi les partis politiques brillent par leur silence sur une affaire, qui émeut l’opinion publique nationale et internationale.