Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a tenté de « minimiser » vendredi les propos du chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, qui, dans une interview croisée accordée mercredi dernier à la TVM et 2M, a demandé des « positions ambitieuses et claires », par rapport au conflit créé autour du Sahara marocain, aux pays qui veulent entretenir de bonnes relations avec Rabat.
La référence à l’Espagne était claire et nette mais ce n’est pas de cette oreille attentive que le message semble avoir été reçu par M. Albares, qui a allégué que M. Akhannouch « n’a pas mentionné expressément l’Espagne ».
M. Akhannouch avait rappelé les deux concepts clefs de la politique extérieure du Maroc définie par le Roi Mohammed VI: l’ambition et la clarté. Un rappel qui a été réaffirmé par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, lequel a exigé du gouvernement espagnol de la clarté dans sa position concernant la question du Sahara marocain.
La question est en effet le serpent de mer qui envenime les relations maroco-espagnoles. Ce que Madrid ne semble pas comprendre ou feint de ne pas comprendre.
Dans sa réaction divulguée par le quotidien « El Pais », proche du gouvernement Sanchez, M. Albares a tenté de faire diversion en évoquant « les événements de Sebta » survenus en mai dernier. Il a même accusé le Maroc d’avoir ouvert les vannes pour l’entrée des migrants dans le préside marocain occupé de Sebta, en évoquant « des actions unilatérales ».
Avec cette énième fuite en avant, il est clair que les relations entre Madrid et Rabat ne reviendront pas de sitôt à la normale. « L’Espagne se prépare à une longue crise diplomatique avec le Maroc », admet « El Pais ».
Cette crise durera aussi longtemps que Madrid ne sera pas revenue à la raison… pour ne pas dire à de meilleurs sentiments envers le Maroc.