CORRESPONDANCE DE WASHINGTON. L’ALGÉRIE AMIE DE L’IRAN EST INAPTE À ACCUEILLIR LE PROCHAIN SOMMET ARABE. 

*PAR HASSAN MASIKY

Le ministre algérien des Affaires étrangères en difficulté a travaillé dur pour faire la promotion du prochain sommet de la Ligue arabe qui doit se tenir à Alger en mars 2022. Cependant, les bévues du plus haut diplomate algérien et le bêtisier de la presse compromettent ces efforts. Des déclarations récentes de responsables algériens montrent que le sommet d’Alger est mort à l’arrivée.

En assistant à la prochaine réunion arabe à Alger, les dirigeants arabes légitimeraient un État qui offre un refuge à l’Iran et approuve des politiques qui divisent et affaiblissent l’unité arabe. La Ligue arabe devrait déplacer son prochain sommet vers une autre capitale pour soutenir l’Égypte, sauver le Yémen, aider la Libye et stopper l’Iran.

Les dirigeants arabes devraient être profondément préoccupés par les positions politiques du gouvernement algérien et les alliances douteuses avec des entités déterminées à déstabiliser le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Les Arabes ne devraient pas récompenser le général Chengriha, le dirigeant de facto de l’Algérie, pour sa politique étrangère imprudente et son comportement distrayant. Au contraire, certaines nations arabes comme les Émirats arabes unis devraient utiliser leur levier pour mettre fin à la psychose militaire algérienne.

L’Algérie a été un instrument de puissance pour les campagnes iraniennes visant à exporter la destruction et l’instabilité vers l’Afrique du Nord, comme elle l’a fait au Yémen et en Syrie. L’étroite coordination des renseignements algériens avec les officiers iraniens et du Hezbollah représente un danger actuel pour les intérêts arabes et américains.

L’Algérie est depuis longtemps complice du grand plan du gouvernement iranien pour déstabiliser les régimes sunnites. Elle a choisi de garder le silence sur le bilan atroce de Téhéran en matière de violence et de chaos au Yémen, en Syrie et au Liban. Désormais, l’Algérie utilise la bannière de la Ligue arabe pour attaquer d’autres nations arabes et soutenir l’incursion des mollahs au Maghreb et dans le Sahel africain.

Pour ne citer que quelques autres raisons soulignant l’inaptitude de l’Algérie à accueillir la Ligue arabe : l’alliance de l’Algérie avec l’Iran et son accord pour laisser le Hezbollah entraîner les rebelles sahraouis dans le sud-ouest algérien dans l’espoir de nuire au Maroc ; la décision unilatérale d’Alger de rompre ses relations avec un autre membre de la Ligue arabe ; la décision de l’Algérie d’inviter le président syrien Bachar Al Assad à la réunion ; La décision de l’armée algérienne d’inviter les mercenaires de Wagner dans la région du Sahel malgré le rôle violent et diviseur du groupe en Libye ; et les positions diplomatiques algériennes soutenant l’Éthiopie dans son impasse avec l’Égypte et le Soudan, membres fondateurs de la Ligue arabe.

De plus, l’indifférence résolue du gouvernement algérien à la responsabilité de l’Iran et de ses alliés dans les horribles atrocités de guerre au Yémen est inacceptable, et la Ligue arabe devrait la dénoncer. L’apathie algérienne envers les attaques des rebelles Houthis soutenus par l’Iran contre les civils saoudiens est une raison en soi pour ne pas tenir de réunions dans ce pays d’Afrique du Nord.

Le gouvernement du président Tebboune, imposé par l’armée, est mal équipé et incapable d’accueillir des dizaines de chefs d’État. La capitale Alger manque des infrastructures de base pour recevoir les centaines de visiteurs accompagnant leurs délégations. Il n’y a pas assez d’hôtels, de restaurants, de personnel d’accueil et de savoir-faire technique pour organiser de tels rassemblements.

Pourtant, l’aspect le plus inquiétant d’un sommet en Algérie est la possibilité d’un accès iranien à la communication et à la discussion du chef de l’Etat arabe. Les officiers du renseignement iranien ont accru leur présence et leurs activités en Algérie au cours des six derniers mois pour répondre à l’alliance maroco-israélienne.

Il y a une large reconnaissance arabe que l’Algérie ne devrait pas accueillir de sommet arabe. Cependant, il semblait moins urgent de discuter des ramifications politiques et des dangers pour la sécurité des dirigeants arabes s’ils se réunissaient dans un endroit aussi dangereux. La Ligue arabe devrait déplacer la réunion pour dénoncer la complicité de l’Algérie dans la mise en œuvre du plan iranien visant à porter atteinte à l’unité arabe et à mettre fin à la duplicité d’Alger.

*JOURNALISTE-ÉCRIVAIN ÉTABLI AUX ÉTATS-UNIS