S.O.S Culture

Le gouvernement a annoncé vendredi dernier, l’interdiction de tous les festivals et toutes manifestations culturelles et artistiques, sur la base des dispositions juridiques relatives à la gestion de l’état d’urgence sanitaire.

Dans le même communiqué, le gouvernement réitère son appel aux citoyens à adhérer massivement à « la campagne nationale de vaccination » et à poursuivre l’engagement responsable en prenant toutes les mesures de précaution.

Malgré des mesures prises à la hussarde, il faut reconnaître que le Maroc a été exemplaire dans la lutte anti-Covid; le leadership africain du royaume en matière vaccinale le démontre à tous points de vue.

Soit. Mais la problématique actuelle est tout autre. De nombreux secteurs d’activité sont quasiment en mode survie. Les professionnels de la culture et ceux du tourisme ont des inquiétudes légitimes, auxquelles aucune réponse des ministères de tutelle n’est pour le moment apportée.

Nous ne connaissons que si bien la fragilité des professionnels des arts, dont plusieurs milliers ont bénéficié à titre personnel en 2020 du soutien Covid sans aucun mécanisme spécifique.

Nous savons également la cacophonie qui suivit le soutien dit « exceptionnel » aux projets artistiques de l’année 2020, qui soit dit en passant ne devint effectif qu’en 2021 ; une vive polémique nationale avait alors éclaté du fait entre autres d’une communication désastreuse du département Culture.

Aujourd’hui que les manifestations culturelles et artistiques sont à l’arrêt pour une durée indéterminée avec un impact socioéconomique certain, devons-nous nous attendre à un laisser-faire calqué sur ce qu’ont vécu les professionnels pendant plus d’une année ?

Malgré les rumeurs du maintien des activités culturelles dites « normales » (salles de théâtre et cinémas entre autres), rien n’est officiellement confirmé ; et c’est cette absence de communication et de concertation qui devraient être pointées du doigt.

Même si le domaine artistique vit une crise de représentativité, c’est la mission -voire le devoir- du département de tutelle de penser à des réponses appropriées et d’accompagner ce secteur structurellement fragile…. aujourd’hui encore plus fragilisé.